Avec le premier album de Yes ? Yes !, trio rémois fondé en 2015, on se balade d’un côté et de l’autre des limites établies de la pop, pour se rassurer, appartenir à quelque chose de plus grand…
C’est alors que des formes nouvelles émergent sur quelques accords de synthé ou sur les riffs de guitare de Doctor No. Ne se limitant pas à un style déjà surexploité jusqu’à l’épuisement les titres s’enchainent mais ne se ressemblent pas. Et ça commence dès le premier titre avec un opening qui reprend la mélodie du sixième titre de cet E.P. « Slove » de manière très épurée mais sans en perdre le groove typique de l’ensemble de ces neuf titres. On peut regretter quand même le fait que le morceau soit légèrement moins percutant que l’opening. Tout en douceur alors qu’il vient juste après l’interlude. Telle une véritable malle, on retrouve cet interlude « Pretend » presque exclusivement en beat box où le talent de Zord est mis à l’honneur. On découvre la voix séduisante de Lady Ya sur le deuxième titre qui apporte une teinte colorée et un fil conducteur dans ce bazar de sons. Là où on avait une certaine harmonie sur les huit premiers titres grâce à l’instrumental à tendance rock, et malgré les contrastes de chacune des chansons, cet E.P. se finit par un Omni (Objet Musical Non Identifié) : « Foundation » part explorer le cosmos infini des musiques électroniques.
Piquée par cette énergie et cette volonté d’expérimentation, il faut cependant avouer que les surprises séduisent, mais elles sont aussi parfois déroutantes et difficiles à apprécier à la première écoute. Mais ce n’est pas pour autant qu’elles ne doivent pas être exploitées, bien au contraire… La force de Yes ? Yes !, c’est de savoir se nourrir de l’expérience et des univers propres à chacun des membres, au risque d’y perdre un peu d’identité au passage.
Emeline Lamotte
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