Artiste : Melted Space – Pierre Lepape

Avec déjà trois albums au compteur, Pierre Lepape n’a pas chômé aux commandes de son opéra metal Melted Space, dont la renommée n’a cessé de croître. Et ce n’est pas parti pour s’arrêter puisqu’il sillonnera les routes d’Europe cet hiver pour une tournée de six semaines en ouverture de Symphony X afin de défendre « The Great Lie », sa nouvelle œuvre metalico-dramatique.

 

Il y a eu beaucoup de chemin parcouru depuis le premier album. Peux-tu nous en parler ?

En effet il y a pas mal de choses qui se sont passées et le temps a passé à une vitesse folle ! Je me revois encore en train de composer « From the past » en me demandant si ça plairait à quelqu’un de venir chanter dessus… Depuis, j’ai eu la chance de rencontrer beaucoup de gens qui m’ont aidé et avec qui j’ai pris beaucoup de plaisir à discuter, échanger, jouer, tourner, enregistrer, apprendre. Cela a vraiment été une grande aventure durant laquelle j’ai véritablement fait un gros travail sur moi, j’ai pu et dû me remettre en question à chaque nouvelle rencontre car, comme tu peux l’imaginer, quand tu discutes avec des artistes qui ont 30 ans de métier, de tournées mondiales, d’enregistrement mythiques, cela fait beaucoup évoluer ta façon de voir ton propre projet, ta musique et la façon que tu as d’aborder les choses. Je suis d’ailleurs vraiment très reconnaissant vis à vis de toutes ces grandes figures dont je suis fan depuis des années et qui m’ont aidé à faire évoluer Melted Space jusqu’à sa forme actuelle. Car c’est aussi un travail d’équipe au sens large du terme, depuis presque le début, je suis très bien entouré que ce soit par un manager, un éditeur, des attachés de presse et maintenant un label qui croient à fond dans le projet ce qui a été un élément très porteur dans la dynamique de composition ou de production pour tous les disques.

Quelle est la trame de ce nouvel opéra metal ?

C’est un scénario que l’on pourrait qualifier de « classique » car il pourrait être utilisé dans un film type blockbuster: deux jeunes frères et sœurs se réveillent après avoir fait le même rêve. Une belle dame, qui se trouve être la reine des fées, les appelait « mon enfant » et leur demandait leur aide. Ils partent à sa recherche et vont petit à petit être confrontés à des personnages qui vont les aider, leur révéler des éléments de leur passé et d’autres qui vont les empêcher d’arriver au bout de leur quête. Je n’en dirais pas davantage pour ne pas spoiler mais l’histoire est assez tragique en général. Comme je le disais, c’est une histoire assez proche d’un voyage initiatique tel qu’on peut en trouver dans beaucoup de films, jeux vidéos… C’est quelque chose qui me plaisait d’exploiter dans l’univers de Melted Space. Jusqu’à présent je m’étais surtout contenté de présenter des personnages, des ambiances pour décrire ce monde fantastique que j’ai créé, mais rien d’aussi poussé comme une histoire complète. Du coup c’est une grande première et je me suis beaucoup amusé à écrire cette histoire, au point d’en changer la fin au dernier moment car je ne voulais pas tomber dans certains clichés et au final la fin est beaucoup plus dramatique qu’elle ne l’était à l’origine.

Comment as-tu choisi les guests de l’album ? Est-ce que tu as pu réunir ta dream team ?

Et bien le choix des guests a été très facile dans le sens où j’ai pris le temps de réfléchir à quel aspect je voulais exploiter pour chaque personnage et donc quel type de voix était le plus adapté. Petit à petit les noms sont venus tout seul et j’ai pu contacter la plupart des chanteurs avant d’écrire la première note, ce qui a été un grand confort pour moi de savoir pour qui j’écrivais. Pour ce qui est des contacts là par contre, c’est un peu au cas par cas… Soit je les ai rencontrés par hasard dans des concerts ou des festivals, soit par le biais d’amis en commun soit par le biais de mon manager. J’ai vraiment eu la chance de pouvoir travailler, à une ou deux exceptions près et pour des raisons de planning, avec les personnes à qui j’avais pensé au départ, ce qui est très encourageant. Pouvoir réunir autant de monde autour d’un même projet est quelque chose dont je suis très fier. Du coup je ne sais pas s’il s’agit de ma dream team mais c’est la dream team pour cet album, je ne regrette vraiment aucun choix. Une petite mention spéciale pour Arjen Lucassen, qui est le créateur d’Ayreon, le premier opéra métal, que je considère vraiment comme ma plus grande influence musicale et que j’ai pu convaincre pour cet album. Cela a été une expérience unique. J’ai pu le rencontrer récemment et il s’est montré très positif vis à vis de Melted Space et du potentiel futur sur scène ou autre… Ce qui m’a encore plus encouragé à aller de l’avant et travailler encore plus pour faire évoluer les choses.

Au niveau de la production, on a aussi le sentiment que tu as pu faire les choses en grand avec cet album. Je me trompe ? C’est l’effet d’une signature avec un label international ?

Oui en effet j’ai vraiment voulu marquer un grand pas en avant au niveau de la production. J’ai travaillé avec François-Maxime Boutault, qui est plus habitué aux grosses productions de chez Universal mais qui a aussi une grosse expérience et un vrai recul sur la production dans le métal. Cela a été très positif de travailler avec lui car il m’a vraiment beaucoup aidé dans la recherche des studios, dans certains choix techniques assez pointus. J’ai acquis une certaine expérience avec le temps et les albums mais il est vrai que j’ai vraiment senti une réelle différence à son contact. En plus on s’amuse beaucoup quand on est ensemble, ce qui ne gâche rien quand on part pour plusieurs mois de production. L’un des gros points forts de l’album est aussi la contribution de l’Orchestre Philharmonique de Prague qui est un orchestre très réputé tant en musique de film que dans le milieu du jeu vidéo et même dans le métal car ils ont travaillé avec des pointures du genre tels que Dimmu Borgir ou Within Temptation qui sont deux groupes dont j’admire la carrière depuis des années. Je me suis donc senti comme un poisson dans l’eau au moment de l’enregistrement car ils savaient exactement comment on devait orienter les choses, quel son avoir et comment faciliter le mix par la suite. Là encore une expérience très riche d’enseignements et un plaisir extrême pour le compositeur que je suis. A vrai dire, le label n’est pour rien dans cette production car nous avons signé chez eux une fois l’album presque fini. Ils nous ont proposé de travailler avec Alan Douches pour le mastering. Autant dire que je n’y ai pas réfléchi à deux fois car vu l’ampleur de son CV, nous étions presque certains qu’il ferait quelque chose de très bien et nous n’avons pas été déçu. Il a tout de suite perçu le côté « musique de film » de la musique de Melted Space et a orienté les choses avec beaucoup de profondeur tout en restant dans un son moderne. C’est le son idéal pour ce type de musique. Néanmoins, je te dirai que le label est quand même très impliqué dans la vie du groupe puisqu’ils nous soutiennent beaucoup en ce qui concerne les tournées. Ils savent que maintenant un groupe a besoin de tourner beaucoup pour pouvoir avancer et c’est une voie dans laquelle ils nous encouragent beaucoup. Comme je le disais, c’est un travail d’équipe où chacun a su trouver sa place.

Comment s’est passé la première tournée européenne ? Déjà impatient de reprendre la route avec Symphony X et Myrath ?

Sans langue de bois, c’était vraiment super! Il y a eu beaucoup de hauts et quelques bas comme dans toute tournée où tu te retrouves loin de chez toi pendant une longue période mais on a rencontré beaucoup de gens très réceptifs à la musique de Melted Space, des gens qui ont déjà prévu de revenir nous voir lors de la prochaine tournée, beaucoup de professionnels également qui avaient entendu parler du projet et qui étaient très curieux de voir ce que cela pouvait donner sur scène. Visiblement, nous avons su être convainquant puisque tous les live reports, les retours que nous avons eu sont vraiment très positifs. Du coup, pour répondre à ta question, oui je suis très impatient de pouvoir repartir d’autant que Symphony X est l’un de mes groupes préférés depuis que je suis ado… J’ai encore du mal à réaliser que je vais avoir mes idoles tous les jours pendant 6 semaines. C’est un vrai rêve qui devient réalité. Par rapport au chemin effectué depuis le début, c’est une grande fierté d’avoir pu amener le projet jusque-là. A nous maintenant de faire en sorte que cela continue en allant à la rencontre des gens pour leur proposer cette musique du mieux qu’on peut !

Crédit photographie : catphotographie

https://www.facebook.com/meltedspace/

https://lasersedge.bandcamp.com/album/the-great-lie-hi-res-24-bit-48khz-edition

 

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