La ville de Saint Dizier s’est dotée en 2014 d’un nouvel équipement dédié en partie aux musiques actuelles : les Fuseaux. Inclu dans ce projet, un studio d’enregistrement de 110m² a été inauguré il y a quelques jours et nous avons pu assister à une séance avec le groupe bragard Sixtine XX. Nous en avons profité pour poser quelques questions à Ilona Pietrzok et David Demaret de la Communauté d’Agglomération Saint-Dizier, Der & Blaise.
Ilona Pietrzok, Directrice culturelle pour la Ville de Saint-Dizier et la Communauté d’Agglomération Saint-Dizier, Der et Blaise
Peux-tu nous expliquer les raisons pour lesquels vous avez intégré un studio d’enregistrement dans le projet des Fuseaux ?
Ilona : Le développement des musiques actuelles et le soutien aux artistes émergents est un axe fort de notre politique culturelle. Si des disciplines comme le théâtre et la danse étaient déjà bien pourvus avec des résidences d’artistes, des projets artistiques globalisés, les musiques actuelles
l’étaient moins. Nous étions en mesure de proposer du soutien à la diffusion avec des premières parties et des scènes découvertes… mais pas d’accompagnement à proprement parler. Nous avons procédé par étapes en commençant par créer un cursus « musiques actuelles » au Conservatoire destiné à suivre et accompagner les groupes. Puis, un tremplin a été organisé pour sélectionner deux groupes, SixtineXX et
Calice, suivis pendant 18 mois par mes équipes tant sur le plan artistique, technique, scénique, qu’administratif. La
dernière pierre à l’édifice a été l’ouverture des studios de répétition et d’enregistrement. Ces outils étaient indispensables au projet d’ensemble. Ils vont permettre aux groupes de bénéficier d’un équipement professionnel, de répéter dans des conditions optimales. Il était très important de les intégrer aux Fuseaux afin d’établir un lien direct avec la scène. Une manière pour nous de rendre indissociable le travail de création et de diffusion. Nous
voulions également que la salle des Fuseaux soit un lieu de vie et de création. Un lieu qui fourmille d’idées et de projets. En intégrant au bâtiment une salle de répétition pour le théâtre et la danse, des studios de répétition et
d’enregistrement pour la musique, le pari est aujourd’hui réussi.
Comment le studio est-il géré ?
I. : Le studio est géré par l’équipe des 3 SCENES. Il est disponible à la location pour les répétitions (à la journée ou à la demi-journée) et pour les enregistrements (à la journée ou 2 forfaits distincts : « enregistrement live » / « enregistrement piste à piste »). Les tarifs pour les enregistrements incluent la présence d’un ingé son. Il est également mis gracieusement à disposition des groupes que nous accompagnons. A l’heure actuelle nous avons
deux groupes en résidence – il n’est pas exclu que nous organisions un nouveau tremplin dans les mois à venir pour accompagner de nouveaux projets.
David Demaret, régisseur général au service culturel de la ville de Saint-Dizier
C’est toi qui a réalisé le cahier des charges du studio, et qui a géré sa réalisation technique. Est-ce
que tu peux nous le présenter ?
David : Le cahier des charges avait déjà été rédigé il y a trois ou quatre ans, avant le lancement du chantier. J’ai donc eu pour mission de le moderniser un peu. L’évolution technologique a fait qu’il a fallu le retoucher. Le studio est basé sur les réseaux du numérique, l’idée étant de
pouvoir travailler en synergie entre le studio et la grande salle de spectacle. On est sur les mêmes technologies de réseau audionumérique au niveau des consoles de mixage, ce qui va nous permettre de monter des projets en studio et de les retranscrire sur scène sans aucun souci. Il y a vraiment
une haute qualité de monitoring pour les enceintes d’écoute en cabine, on peut avoir trois écoutes différentes de très haute gamme. Au niveau du parc micro il est assez standard, très étoffé, de manière à répondre au maximum de demandes. Ensuite, on a trois mode de fonctionnement pour le studio : en répétition, en enregistrement live, et en enregistrement piste à piste. L’idée étant que les groupes qui viennent en répétition soient complètement autonomes, donc on leur pré-câble tout le studio, ils viennent avec une clé USB et ils repartent avec un enregistrement de leur répétition pour pouvoir travailler. Pour les deux autres modes, ce sont des modes
d’enregistrement qui vont permettre la production de maquette ou d’EP pour les groupes qui viennent chez nous.
Si tu devais donner envie aux groupes de la région de se déplacer pour venir enregistrer aux Fuseaux, que mettrais-tu en avant ?
D. : Il y a deux choses à mettre en avant : la qualité acoustique et technologique. Nous sommes dans un lieu qui a vraiment été travaillé d’un point de vue acoustique pour être le plus neutre et le plus mat possible. Niveau technologique, comme je le disais, c’est du réseau, les dernières technologies, les micros de références qu’on a sur le marché. Et la deuxième chose, c’est la disponibilité de techniciens vraiment spécialisés. On n’a pas un technicien qui va enregistrer et mixer tout le monde. L’idée aujourd’hui chez nous, c’est de travailler avec des techniciens qui ont chacun leur griffe, leur spécialité. Et en fonction des demandes des groupes, on leur propose un technicien qui connaît leur style de musique, même s’il ne connaît pas le groupe. Nos techniciens ont une expérience du studio et de la scène suffisamment forte pour non seulement les enregistrer de manière qualitative et les mixer, mais aussi pour être force de proposition en terme d’arrangements ou en terme de sons. Les choix et les partis pris sonores sont les raisons qui font que les artistes rentrent dans un studio. On veut pouvoir proposer des gens qui ont de l’oreille et qui ont une expérience forte à ce niveau-là.
Les réservations se font directement aux Fuseaux ou par
mail/téléphone : Les Fuseaux / 11 avenue Raoul Laurent 52100 Saint-Dizier
/ 03 25 07 31 68 / tsiah@mairie-saintdizier.fr