Focus Adhérent : Conservatoire de Troyes

Arrivé depuis peu en tant que Directeur du Conservatoire de Troyes, Arnold François à répondu à nos questions concernant sa mission et ses projets au sein du Conservatoire à Rayonnement Départemental (CRD) Marcel-Landowski de Troyes.

Quel a été votre parcours avant d’arriver au poste de Directeur du Conservatoire de Troyes ?

F. Arnold : Musicien autodidacte (guitariste de rock, puis de jazz moderne), j’ai suivi les classes d’arrangement composition et orchestration du CIM de Paris (Centre d’Informations Musicales – Ecole Jazz et Musiques Actuelles) sous la direction d’Ivan JULLIEN. J’ai enseigné le jazz à l’école de musique de Chaumont puis au conservatoire d’Auxerre, tout en menant une carrière de musicien porteur de projets (8 CDs témoignent de ce parcours) sur les scènes nationales avec des musiciens tels que François THUILLIER (tuba), Andy EMLER (piano), Manu CODJIA (guitare), Philippe EUVRARD (contrebasse), Pierre TIBOUM GUIGNON (batterie)… Coordinateur du département jazz et musiques actuelles du CRD d’Auxerre (170 élèves, 50 en jazz et 120 en musiques actuelles amplifiées, 12 enseignants) pendant 15 ans, je suis ensuite devenu directeur de l’école de musique, danse et théâtre de Saint Fargeau-Ponthierry (77), puis du conservatoire des Lilas (93), avant de prendre la direction du conservatoire de Troyes.

Quelles missions vous ont été confiées par la Ville de Troyes ? 
 
F.A. : Les missions qui incombent normalement à un directeur : la direction administrative, pédagogique, des ressources humaines, budgétaires, techniques et sécurité (personnes et bâtiment) d’un établissement de 1000 élèves, 48 enseignants et 12 administratifs. Par ailleurs, des missions spécifiques me sont demandées par la Ville de Troyes, auxquelles je réponds avec enthousiasme : piloter et mettre en œuvre un projet d’établissement, faire preuve d’innovation par le développement de partenariats avec les acteurs du territoire, développer l’éducation artistique en maintenant un enseignement artistique de qualité, impulser une programmation artistique et une communication, développer les musiques actuelles (jazz et musiques actuelles amplifiées) au sein de l’établissement, et plus largement sur le territoire.
Quelles sont les actions que vous souhaitez mener prioritairement, notamment au sein du Département Musiques Actuelles ? 
 
F.A. : Que la classe de jazz devienne un département et consolider ce département qui a vu le jour dès la rentrée 2017-18. Créer un poste de coordinateur de musiques actuelles amplifiées qui doit préfigurer, à terme, l’émergence d’un département complet en musiques actuelles amplifiées. Entreprendre une large concertation et un travail en profondeur sur l’enseignement, l’accompagnement de groupes, la diffusion des musiques actuelles en nouant des partenariats forts avec les acteurs et les instances représentatives (ad hoc) du territoire. Une démarche SOLIMA a été récemment menée sur le Département de l’Aube.
Pensez-vous que de telles concertations SOLIMA, entre l’Etat, les collectivités locales et les acteurs du terrain, soient utiles pour le développement des Musiques Actuelles au sein du Conservatoire ?
 
F.A. : La concertation est toujours utile. Les Musiques Actuelles Amplfiées ont besoin de reconnaissance institutionnelle. Cette reconnaissance ne doit pas être un effet d’annonce mais doit permettre de mettre en place un véritable maillage territorial, qui appréhende à leurs justes valeurs enseignement, accompagnement (de groupes, d’artistes de projets), diffusion et réseau. L’enseignement doit être porté par différentes structures (conservatoire, école de musique, tissu associatif…), l’accompagnement va de la création et la mise à disposition de lieux de répétition en location, avec lieu ressources, jusqu’à la réalisation de projets (enregistrement, communication…) et la diffusion passe par des lieux de concerts répertoriés dont une scène conventionnée (SMAC) serait la « tête de pont ».
Envisagez-vous des passerelles entre le Conservatoire et les acteurs Musiques Actuelles du département de l’Aube ? 
 
A: On doit aller bien au-delà de passerelles pour mettre en place de véritables partenariats… ce qui passe par la case institutionnelle et financière pour que cela prenne du sens. Donc, cela revient à la question précédente qui est celle du dépassement de la concertation (qui reste une première étape) pour concrétiser des démarches.
Crédit photos: Ray / Jacques Revon
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