Pour mieux connaître le secteur et ses multiples activités, nous avons choisi de mettre en lumière chaque mois un métier ou une fonction des musiques actuelles. Ce mois-ci, nous nous intéressons au poste de chargé de mission Développement Durable avec Hugo qui termine son service civique de 12 mois au sein de la Cartonnerie, Reims.
Identité : Hugo Stoeffler
Age : 25 ans
Structure : La Cartonnerie, salle de concert, Reims
Fonction : chargé de mission Développement Durable
Peux-tu nous parler de ton parcours professionnel ?
Hugo : En partant du début, après mon bac scientifique, j’avais déjà envie de m’orienter dans le domaine de l’environnement mais le secteur manquait de débouchés. J’ai donc décidé de continuer dans le domaine de la
technique, les sciences m’intéressaient. J’ai donc fait un DUT mesures physiques en deux ans. Au cours de ce DUT, j’ai remarqué que l’énergétique était dans un sens l’un des domaines qui permettait de mieux comprendre, du point de vue scientifique, l’impact humain sur l’environnement. J’ai pu décrocher une place dans une école d’ingénieur qui était spécialisée dans l’énergie, sa production, son transport et la manière de l’économiser. Au cours de ces trois années, j’ai pu avoir des expériences dans divers domaines avec, par exemple, un semestre d’Erasmus au Danemark. C’est assez intéressant car niveau énergie renouvelable et mix-énergétique, ils sont à la pointe. J’ai aussi pu faire un stage dans une PME de photovoltaïque en Allemagne, ce qui m’a permis de comprendre que tout n’était pas rose dans les énergies renouvelables. Enfin j’ai réalisé un stage de fin d’étude chez GrDF (Gaz Réseau Distribution de France). Après cinq ans passés dans les études, j’ai trouvé une annonce de la Cartonnerie qui recherchait une personne pouvant faire du conseil et mettre en place l’Agenda 21. L’idée m’intéressait, car le but de la mission rejoignait mon objectif professionnel du début de mes études à savoir le conseil en environnement.
Quel est ton rôle au sein de la Cartonnerie et quels sont tes liens avec les autres métiers ?
H. : L’intitulé de ma mission est « la mise en place du développement durable à la Cartonnerie de Reims ». C’est un thème assez vaste, car aujourd’hui tout peut-être développement durable, même un 4×4 visiblement… A mon sens, l’idée était de valoriser l’impact énergétique et
environnemental de la structure sans oublier bien sûr l’aspect social et
financier qui sont les bases de l’Agenda 21. J’ai donc d’abord audité les
employés de la Cartonnerie sur différents aspects : transport, tri
sélectif, consommation énergétique. Grâce à ces entretiens, j’ai pu mettre en place un ensemble de procédés
sur toute la structure. Il a ensuite fallu faire un suivi et sensibiliser l’équipe, car il ne faut pas oublier que le développement durable vise à changer les habitudes. C’est donc un processus long où il ne faut jamais
oublier les « piqures de rappel ». Comme vous avez du le comprendre, ma mission a été transversale sur l’ensemble de l’équipe. Au final, j’avais la mission auprès de chaque pôle d’écouter les problématiques, de trouver des solutions, de déterminer la plus faisable, de la mettre en place et enfin de sensibiliser les salariés concernés. Dans certains cas, j’ai aussi servi d’intermédiaire entre les salariés de la Cartonnerie et certains prestataires de services.
Es-tu en contact avec du public ?
H. : Hélas non. Ma mission ne durant qu’un an, je n’ai pas eu le temps de pouvoir me concentrer sur d’autres acteurs que les salariés de la structure. A mon sens, il était plus judicieux de commencer par ceux qui passent le plus de temps dans le bâtiment. Cependant des idées avaient été soulevées, notamment sur le transport du public ou de la sensibilisation, mais ça n’a pas dépassé le stade d’idée par manque de temps.
Quelles difficultés as-tu identifié dans le cadre des tes fonctions ?
H. : Au niveau humain, comme je l’ai dit précédemment, l’idée de ma mission est de changer la manière de faire. Il y aura toujours des gens réfractaire à l’idée de changement. Je pense que la majorité des gens se disent concernés par le développement durable, sauf quand il s’agit d’eux même. Ce n’est pas du pessimisme, c’est un constat ! Voilà pourquoi il est important de prendre conscience que la patience est le meilleur outil pour venir à bout d’une mission. Il est aussi possible de susciter de la colère dans certains cas. Comme dans beaucoup de métiers de sensiblisation, de conseil ou d’orientation, il est important de se créer une carapace. Enfin, la dernière contrainte est assurement financière. Il y a une multitude de choses qui pourrait être faite afin d’améliorer les choses, cependant on n’en a pas
forcément les moyen.
Qu’est ce que tu apprécies le plus dans ton travail au quotidien ?
H. : C’est un travail qui demande une rigueur scientifique, ce qui fait que malgré que je sois dans le secteur de la culture, je ne suis pas perdu. C’est aussi un travail qui demande toujours de rechercher, d’évoluer. Rien n’est acquis, donc on ne s’ennuie pas. Le côté relationnel et humain doit certainement être les aspects que je préfère dans mon travail. Enfin, je dois avouer qu’étant un féru de rock indé, je ne suis pas le plus mal loti !
Quelles sont tes perspectives d’évolutions ?
H. : Ma mission se termine en Février. Si on me proposait un poste de responsable environnement dans le domaine de la culture, je serai partant. Il y a d’ailleurs une réflexion en cours à ce sujet au Polca. Cela fait un an que je suis en poste. J’ai pu cerner les problématiques et les procédés en rapport avec le secteur et il serait donc plus pertinent pour moi de continuer sur cette thématique. Au fond, ce ne serait pas très cohérent si après un an de management éco responsable je décidais de changer de secteur. Mais les opportunités ne sont pas nombreuses.