Pour ce mois de février, Jean Perrissin nous parle de son rôle de responsable de l’antenne des iNOUïS du Printemps de Bourges de Champagne-Ardenne. De quoi patienter en attendant l’annonce des lauréats 2017 !
Prénom / Nom : Perrissin Jean
Âge : 41 ans
Structure : Association FLaP – Festival Le Cabaret Vert
Activité : Responsable Antenne des iNOUïS du Printemps de Bourges pour la Champagne-Ardenne.
Peux-tu nous parler de ton parcours professionnel ?
Jean : J’évolue dans le secteur des musiques actuelles depuis bientôt 20 ans ! Je commence à devenir un vieux de la vieille comme on dit…
J’ai débuté en tant que régisseur général à l’Usine, qui était la salle de concerts de Reims avant l’ouverture de la Cartonnerie. Toujours à Reims, j’ai été bénévole au sein de l’association Les Pirates de l’Art qui organisait le festival Capharnaüm et des concerts à la MJC Claudel. J’ai participé à la création du Polca dans les années 2003/2005 en tant que président du Centre Infos Rock, et j’ai également été membre de l’équipe de l’association Binary Gears au moment du lancement d’Elektricity. Enfin, avant d’arriver à Charleville-Mézières en 2009, j’ai occupé le poste de Directeur de l’Orange Bleue pendant 2 ans ½. Bref, j’ai un parcours assez chargé en région.
je suis arrivé chez FLaP en 2009. L’association avait besoin d’une personne pour accompagner la professionnalisation de ses activités (direction, production, communication…). Je suis venu dans les Ardennes avec l’antenne régionale des iNOUïS, auparavant localisée à Vitry-le-François.
En quoi consiste cette activité ?
J. : Les iNOUïS (autrefois appelées Les Découvertes du Printemps de Bourges) existent depuis plus de 30 ans. C’est un des plus anciens dispositifs de repérage d’artistes émergents en France. Il a, en outre, la particularité de s’appuyer sur un maillage national, avec des antennes dans chacune des régions de France. Chaque antenne s’appuie sur une personne qui doit opérer au sein d’une structure en lien avec les Musiques Actuelles.
Le rôle d’une Antenne est de coordonner sur son territoire le dispositif des iNOUïS, à savoir : l’appel à candidature, la composition et l’animation d’un jury régional pour les écoutes, l’organisation du concert d’auditions, la présentation et la défense de ses groupes en jury national et l’accompagnement des artistes de sa région sélectionnés au Printemps de Bourges. C’est de l’animation de réseau et de l’accompagnement artistique.
Malgré la fusion des régions, le Réseau Printemps de Bourges a conservé l’ancienne organisation des antennes pour maintenir un ancrage cohérent.
Avec qui es-tu en relation ?
J. : Chaque antenne a ses relais en région. Pour la Champagne-Ardenne, j’essaie de faire tourner régulièrement les membres du jury régional et d’être le plus représentatif de la réalité de notre secteur. Je collabore bien entendu avec les lieux de diffusion et des festivals, mais aussi de temps en temps avec des journalistes, des disquaires ou des personnalités qui peuvent apporter une plus-value au jury et un regard neuf.
Depuis l’année dernière, nous sommes soutenus par la région Grand Est pour l’organisation de la Scène des Régions, qui est une nouvelle scène sur le Printemps de Bourges. Avec l’Antenne Alsacienne et l’Antenne Lorraine, nous organisons une sélection d’artistes qui vient compléter les artistes iNOUïS. Cela permet de coopérer entre Antennes et de pouvoir promouvoir d’autres artistes.
Quelles difficultés as-tu identifiées ?
J. : On se doit d’être en capacité de dénicher la nouvelle découverte, la nouvelle sensation. Les dispositifs d’accompagnement et de repérage sont très nombreux désormais. Chaque région et festivals possèdent leur dispositif aujourd’hui. De plus avec internet, un artiste peut voir son audience s’emballer très rapidement. Il y a une forme de compétition qui est parfois un peu exacerbée… Il faut éviter le piège de la mode, savoir sentir quand c’est le bon moment pour la mise en valeur d’un projet. Se planter sur scène à Bourges peut être très préjudiciable, et les professionnels forment un public difficile et parfois blasé. Il faut être un minimum prêt, avoir une idée précise de ce que l’on souhaite présenter sur scène et avoir un peu d’entourage. Notre rôle est de sentir ça et de le défendre ensuite sur Paris quand vient le temps du Jury National.
Qu’est-ce que tu apprécies le plus dans ce travail ?
J. : L’excitation lors des écoutes, quand on tombe sur un projet inattendu et frais ! On y arrive encore fort heureusement. L’accompagnement des artistes à Bourges est aussi un grand moment. Les concerts sont souvent bien chargés, et c’est la conclusion heureuse après plusieurs mois d’attente contenue depuis l’inscription.
Quelles sont tes perspectives ?
J. : Les iNOUïS sont indissociables du Printemps de Bourges. Ce festival arrive cette année à sa 41éme édition. La direction du festival vient de changer, c’est une nouvelle étape et c’est intéressant de vivre cela de l’intérieur. On sent une vraie attention envers les iNOUïS par la nouvelle équipe de direction et de programmation. Cela laisse entrevoir de prochaines évolutions de ce dispositif dans les années à venir… L’ouverture de la Scène des Régions aux Antennes en est un signe.