J’aime les artistes qui s’appuient, se tiennent, tels « des nains sur les épaules de géants », sur les maîtres du genre et intègrent l’expérience de leurs vénérables anciens pour défricher de nouvelles voies. Les « Rheimois » de Feu Robertson sont de cette trempe.
Feu Robertson – Blood Was Running From Their Ears
J’aime les artistes qui s’appuient, se tiennent, tels « des nains sur les épaules de géants », sur les maîtres du genre et intègrent l’expérience de leurs vénérables anciens pour défricher de nouvelles voies. Les « Rheimois » de Feu Robertson sont de cette trempe. Loin d’être morts, ils nous proposent avec « Blood Was Running From Their Ears » un album subtil truffé de références de tout ordre, se revendiquant du Brian Jonestown Massacre mené par le stupéfiant Anton Newcombe, de Leonard Cohen ou encore du Velvet Underground. Feu Robertson nous propose ici un opus, qui m’a séduit dés « Diamond sky », le premier morceau. Suspendu à des guitares lancinantes, porté par des voix quasi chamaniques et même un soupçon de backmasquing façon Beatles, on se laisse transporter avec bonheur par cette introduction très réussie. La suite de l’aventure est tout aussi remarquable, entre déprime automnale « é-tea-lique » sur « Fucking rainy day », et envolées folks sur « Once upon a time ». Mention particulière pour « Barmaids and mermaids » et « Teenage riot girl », morceaux très réussis à mi-chemin entre pop éthérée et post-rock dans la veine des productions du label canadien « Constellation Records ». Les Doors étant aussi une des influences affichées par les « Feu Robertson », on notera que la scansion sur « Barmaids and Mermaids » évoque avec bonheur le Jim Morrisson époque « Alabam song ». J’ai aussi pris plaisir à scruter dans les détails les textes de cet l’album ponctué d’allusions discrètes, parfois directes ou même ironiques à des personnalités aussi variées que Bob Dylan, Francis Ford Coppola via Robert Redford, Les Beatles, Barack Obama et Phil Collins (sic) !!! Je vous laisse chercher où et à quoi il est fait allusion, il n’y pas de raison que je sois le seul à bosser…
Goran Betineri