Lâché en liberté depuis bientôt 20 ans, l’indomptable Nonolimite poursuit son parcours en ajoutant une nouvelle référence à sa discographie avec “Distances”. Dans ce nouvel album, il continue de creuser le (micro)sillon de la chanson traditionnelle et populaire mais néanmoins efficace. Des morceaux taillés pour les scènes, celles qui permettent une proximité avec un public qu’il a patiemment construit en alignant un nombre conséquent de concerts : bientôt 500 ! Rencontre avec un personnage incontournable de la scène marnaise.
Cinq ans se sont déroulés depuis la sortie de ton précédent disque. C’est le temps qu’il a fallu pour concevoir « Distances » ?
Nonolimite : Oui. Disons qu’il a déjà fallu « digérer » l’album d’avant. En effet, c’était un double album avec 28 chansons et il m’a demandé beaucoup d’énergie pour le réaliser. Ensuite, effectivement, entre la création et l’enregistrement, Distances a pris 2 voir 3 ans à voir le jour. J’aime bien créer avec un concept global. Il m’a fallu un peu de temps avant de trouver celui des Distances. Mettre une notion de distance dans chaque chanson : physique, humaine, psychologique, … Une fois le concept trouvé et toutes les chansons composées, je suis parti en Dordogne pour enregistrer mon chant et mes parties de guitare. Puis, Freed Worms, qui a réalisé l’album, a également fait les parties de batterie. Ensuite, il y a eu le mixage, le mastering… Mine de rien, tout ça prend du temps (rires) !
Tes musiciens, les Psycho Potes, n’apparaissent pas sur le visuel. Font-ils toujours partie de l’aventure ? Quelle a été leur contribution à cet album ?
N. : Oui, les Psycho Potes reste dans la « Boogie Team » mais j’avais envie de collaborer avec Freed Worms pour cet album. Fred est un ami et j’ai un très grand respect pour l’homme et l’artiste. De plus, étant en Dordogne ça collait à la thématique de la distance. Néanmoins, Clara qui est arrivée entre les deux albums y a fait les violons. Et il y a un bonus live sur le CD avec Bryan au Cajon et Doudou à la contrebassine. Ainsi, ils sont quand même un peu présents sur ce disque.
Est-ce que tu entretiens des liens avec d’autres artistes de la scène locale et régionale ?
N. : Oui. J’adore le partage. Sur le double album j’avais invité beaucoup d’amis musiciens. Sur celui-ci, les duos et guests sont avec des collègues de mes autres projets : Justine avec qui je joue dans Kalua et Zord avec qui je jouais dans Yes? Yes!. Néanmoins je fais un duo avec Freed Worms sur une de ses chansons que j’adore et Erwan Thomas y a fait les contrebasses. Erwan est un ami de longue date et avait enregistré l’album de Kalua. Et avec le confinement j’avais fait quelques vidéos confinées avec des artistes locaux et régionaux…
Pourquoi avoir choisi l’univers d’une série (Peaky Blinders) pour réaliser le clip de « Rien n’est à moi » ?
N. : Et bien, déjà, j’adore la série, son univers, l’époque, les acteurs, la thématique des gangsters qui pour une fois ne sont ni italiens, ni à New-York. Et j’avais envie de faire un clip des années 20, 1920 et à Reims niveau art-déco, nous sommes bien servi. Enfin, la thématique de la chanson parle de la possession. C’est un thème en corrélation avec le personnage de Thomas Shelby, le protagoniste de la série.
Est-ce qu’il a été difficile de choisir de sortir l’album tout en sachant qu’il serait compliqué de le défendre sur scène ?
N. : Ça a été un peu un dilemme, oui. L’album devait au départ sortir en avril . Puis j’ai décalé la date au 30 octobre. Mais à un moment, il faut que l’œuvre vive. Du coup, effectivement, je ne peux pas défendre le disque sur scène actuellement mais ça viendra bien un jour… En attendant, on s’organise autrement : livestream, clips…
Tu sors ce disque sur ton propre label, RAD Records. Est-ce que tu te reconnais dans l’appellation « artiste entrepreneur » ? Est-ce que tu gères seul toutes les facettes du projet ?
N. : Je préfère l’appellation Artiste indépendant. Mais effectivement sur ce projet je gère pas mal de facettes comme tu dis. Néanmoins je fais appel à des gens plus compétents que moi pour l’aspect technique : enregistrement, mixage, mastering, distribution. Cependant ça me tient à cœur de réaliser la pochette car c’est, avant l’écoute, la première impression qu’ont les gens de l’œuvre.