Figure incontournable du rock et de la chanson en Champagne-Ardenne, nous avons proposé à Tournelune de nous raconter leur histoire : leur quotidien, leurs aventures, leurs rencontres et leurs envies. Un chemin qui a aboutit à la création de leur nouvel album, prétexte de cet interview.
Il s’est passé beaucoup de temps entre la sortie de votre nouvel album « Jour de l’Aveugle » et le précédent « Il est temps… ». Que vous est-il arrivé entre les deux ?
Fabien : Suite à la sortie de l’album « Il est temps… », nous avons organisé plusieurs tournées accompagnant cet opus : le « Sale Tour » en 2011 (tournée hivernale en salle des fêtes) et, depuis 2006, le Track tour : une tournée estivale en Tracteur-remorque à travers la France. En 10 ans, nous avons parcouru près de 4000 kms en tracteur pour plus de 200 concerts, et le temps de préparation qui va avec.
Morgan : Tournelune a gagné pour la deuxième fois le Dsar (Dispositif de Soutien au Artistes Régionaux, NDLR), ce qui a permis au groupe de se produire dans les festivals du territoire et de participer à des concerts en milieu scolaire. Ça a été une très bonne expérience.
Alexandre : Le groupe a également participé à divers projets musicaux avec l’enregistrement d’un morceau sur un texte de Bernard DIMEY, « Les grands oiseaux de nuit… », que l’on peut écouter sur l’album « DIMEY pluriel » en compagnie de plusieurs artistes du cru. Ensuite, nous avons produit un clip sur le morceau « La ligne blanche » au Château de Faverolles, chanson qui a permis au groupe de faire la promotion du Track-tour
en 2014 et qui fait partie de l’album « Jour de l’aveugle ».
Morgan : Suite à la rencontre avec divers musiciens, l’équipe Tournelune a évolué entre les départs et les arrivées de nouveaux membres (basse, batterie et instruments à vent). Il a fallu réarranger notre répertoire et affiner notre oreille. Aujourd’hui, le groupe se produit à six sur scène. Bref, Tournelune est un groupe vivant, comme notre musique, qui évolue sans cesse.
Fabien : Effectivement, dès que nous avons été d’accord sur l’orientation des morceaux, nous sommes rentrés en studio pour maquetter puis enregistrer notre futur album.
Le titre de cet album est fort de sens, comme la chanson qui porte ce même nom. Pouvez-vous nous parler de la création de ce morceau en particulier et des sujets qu’il aborde ?
Fabien : Au départ, il s’agit d’un morceau bidouillé à la maison, d’un bon riff de guitare bien rock et d’un pattern de batterie mis en boucle. Une fois la mélodie de voix trouvée, le texte est apparu naturellement au fur et à mesure.
Ensuite, nous l’avons fait tourner en répétition et le morceau n’a cessé d’évoluer depuis. Le texte parle tout simplement de notre quotidien, et du système qui broie de jour en jour notre part d’humanité. Aujourd’hui, le désarroi est tel qu’il faut avoir l’art de s’accommoder des restes surtout quand on vit dans une zone sinistrée comme la nôtre. En tout cas, la discussion n’est pas fermée. Bien au contraire : même si mes textes mettent le doigt là où ça fait mal, ils nous invitent toujours à franchir les lignes pour prendre la route qui nous est propre. Pour nous, il faut continuer de chanter, de jouer, de danser.
Morgan : En effet, le morceau « Jour de l’aveugle », de par son titre et sa musique, synthétise à lui seul l’ensemble des morceaux présents sur l’album qui pourtant emprunte à différents styles musicaux.
Alexandre : Nous avons essayé de trouver la bonne formule entre les chansons pour que le CD reste cohérent dans son ensemble. « Jour de l’Aveugle » s’écoute comme une histoire.
Vous avez déjà plus de 10 ans de d’existence et de scène, après ce temps, comment concevez-vous le groupe aujourd’hui ? Quel est votre état d’esprit face à tout ce que vous avez déjà construit ?
Morgan : Comme je le disais précédemment, Tournelune est une entité vivante, nous n’avons pas peur de nous réinventer. Pour l’heure, nous préparons une tournée articulée autour de notre nouvel album en attendant le prochain.
Alexandre : Après quatre albums, dix Track-tour, près de 400 concerts et avec une nouvelle équipe pour 2017, on a sans cesse l’impression d’être au début d’une nouvelle aventure ! Nous sommes impatients de défendre nos chansons sur scène.
Quelle a été l’influence du Track-Tour sur votre façon de travailler et de créer votre musique ?
Alexandre : Au fil des saisons, nous avons toujours eu la volonté d’intégrer de nouveaux musiciens – ou autres formations – au projet, afin de proposer autre chose qu’un simple concert. Nous envisageons toujours des soirées plutôt que des concerts. Nous avons donc choisi de nous mélanger plutôt que de nous cloisonner.
Fabien : Nous avons pu réarranger les morceaux à notre guise avec les musiciens présents. Les instruments à vent ont pris davantage de place dans notre musique et cela nous a ouvert d’autres portes. Ainsi, nous avons pu créer des morceaux de styles différents suivant les influences de chacun.
Morgan : Il est vrai que nous surfons entre la musette, le groove et le rock. Un joyeux bordel, dirons certains, mais tellement vivant au final. D’ailleurs notre album est construit dans la même veine.
Dans les semaines et mois à venir, quels sont vos perspectives musicales ? Des dates de concert par exemple ?
Alexandre : Pour l’heure, nous préparons le concert de sortie de l’album, le samedi 17 décembre, à la salle Jean-Favre à Langres. Nous organiserons une soirée exceptionnelle avec de nombreux invités. Ouverture des portes à 19h23 pour l’apéro avec Melle Suzy et son orgue de barbarie puis nous prendrons place sur scène. Venez nombreux, ça va jouer toute la nuit ! Mais avant cela, nous nous produirons, en direct, le mardi 14 novembre sur France bleu Besançon, à 17h. Puis le samedi 19 novembre au Balto à Langres pour un showcase de présentation d’album ou encore à Gérardmer le samedi 26 novembre pour un concert au Grattoir.
Fabien : On reste ambitieux pour 2017 : nous aimerions nous produire davantage dans des salles ou autres festivals, en attendant le prochain Track-tour. En tout cas, vous pourrez retrouver toute l’actualité du groupe sur le Facebook de Tournelune.