Les “dirty mother folkers” de Mighty Tsar ont une nouvelle fois dégainé leurs instruments pour balancer la sauce qui va du Blues de Memphis Minnie au Punk du Gun Club en passant par les Murder & Death Ballads et les Folk Songs de Johnny Cash. Après un 1er album en 2016, ils nous parlent de leur nouveau LP : “Creepy Time Down South”.
Est-ce que vous pouvez nous présenter Mighty Tsar et l’histoire du projet ?
Migthy Tsar: Nous sommes les Mighty Tsar, de Reims et Charleville et on commence par « One, Two, Three, Four » : One is for Suzanne : Chant / Banjo / Kazoo, Two is for Monsieur Buzz : Chant / Harmonica / Guitare, Three is for Chmile : Contrebasse / Chœur, Four is for Tom : Washboard / Suitcase drum /Chœur.
Ensuite plutôt que de parler de « projet », on préfère parler de « groupe » ! Un projet est éphémère mais on ne fait pas ça pour la mode. En effet, nous sommes quatre passionnés qui se sont rencontrés parce qu’ils partagent une même vision musicale. Sous cette forme depuis 2015, nous abordons un style qui peut paraître élitiste et virtuose mais notre culture garage 60’s, punk et early rock’n’roll nous entraîne de facto à le traiter d’une manière « garage 30’s », même si le terme n’existe pas. Nous avons les instruments et l’apparence d’un groupe des années 30 mais le répertoire et le jeu ne sont pas puristes, au contraire ouverts des années 30 à 60, avec pour les compos
quelques mélodies intemporelles. Nos influences vont des groupes de rue de la Nouvelle Orléans (busking) mais aussi blues, hillbilly, skiffle, old time music… et exotica. Notre répertoire comprend des originaux et des reprises de Johnny Cash, Chuck Berry, Mickey Baker, Hank Williams, Memphis Minnie, des standards américains…
Que s’est-il passé entre votre premier album, sorti il y a 2 ans, et ce nouveau LP ?
MT: Depuis notre 1er album auto-produit : des critiques de Jukebox magazine, Abus dangereux, 442è rue, des passages en radio, de bons retours, beaucoup de concerts dans des bars, festivals, salles de concerts, expositions… Cela nous a permis de roder plusieurs de nos nouvelles compositions, d’enrichir notre jeu et de rencontrer beaucoup de monde. On ne se limite pas à la région, notre musique rencontre des échos positifs ailleurs : Paris, Montreuil, Belgique, UK, les régions du Nord. Tous ces voyages et ces rencontres mettent forcément du baume au cœur et encouragent à continuer pour partager cette musique, nos morceaux et prendre du plaisir à
« motherfolker » !
Est-ce que cela a influencé l’écriture et la production de « Creepy time down south » ?
MT: Oui, évidemment, le fait d’avoir joué et bossé nos compos pour préparer les concerts a énormément influencé
l’écriture de notre deuxième disque. A titre d’exemple, étant programmé sur la dernière édition du festival Hipsville A Gogo en Angleterre, nous avons intégré dans notre set un répertoire plus exotique : du calypso, mento, exotica. On peut retrouver ces morceaux sur le disque. Lorsque l’on nous a proposé une résidence au Ludoval, ce fût l’occasion de poser tout ça sur une galette et d’enregistrer avec Dimitri Popoulov aux manettes. Pour le mixage nous avons
fait appel à l’illustre Fred Rochette. Quant à la production, c’est lors d’un showcase pour le premier album à Rock Paradise, excellente boutique de disques sur Paris 15ème, qu’avec Patrick Renassia, le boss, une belle histoire
est née et a abouti à la sortie de ce 2nd LP.
Êtes-vous en lien avec la communauté des passionnés de l’Americana, que ce soit en région ou ailleurs ? Avez-vous des échanges ?
MT: On est en lien avec la communauté blues / vintage mais aussi bien rock’n’roll avec toute la
culture qui l’accompagne. Parler d’Américana n’est pas forcément juste car c’est connoté « country ou rock FM ».
Nos influences et notre culture s’ouvrent davantage vers un aspect plus « dirty roots countrypunk » avec des références comme Pokey Lafarge, Devils Make Three, Dirt Daubers, Lord Fester Combo et bien d’autres. D’ailleurs JD Wilkes, le chanteur des Dirt Daubers, nous a fait l’honneur d’écrire quelques mots sur notre dernier album. En les lisant, on comprend tout l’esprit des Mighty Tsar. En tout cas, lui a compris ! Pour le lire, vous savez ce
qu’il vous reste à faire… notre album est disponible dans les fnac, cultura et autres bons disquaires, ainsi que sur la plupart des plateformes de streaming.
Votre univers graphique est lui aussi très soigné. Comment le travaillez-vous ? Est-ce que vous êtes tous impliqués ?”
MT: C’est « Monsieur Buzz » aka Cyril Guru, notre chanteur, qui s’y colle avec
brio ! Son univers graphique enchante les Mighty Tsar. C’est classe, sexy, coloré et pétillant
comme notre musique ! En 2001, il crée un personnage redondant « Monsieur Buzz » qu’il décline au
milieu de références cinématographiques et musicales chères à son cœur. Et puis un
jour, l’image se fond avec la musique, et naissent de superbes pochettes d’album
et affiches de concert.