Kiddam and the People est un rappeur éveillé entouré de musiciens issue d’horizons divers. C’est avec cette équipe qu’il a créé “Ensemble”, dans les studios de l’Âme du Temple, un album coloré et engagé, métissage de rap, de reggae et de rock avec un flow revêche. Nous avons parlé avec ce Troyen d’origine de son engagement, de vision social et… de musique !
Quels sont les liens qui unissent Kiddam & The People et l’Âme du temple ?
Yoan : Nous avons rencontré Kiddam à travers le collectif d’artistes de rappeurs Troyens dont notre association s’est occupée de 2000 à 2008, et notre collaboration a débuté gentiment sur quelques morceaux et clips réalisés en commun à cette époque. Il apparait notamment sur les albums d'”Arsa”, de “B’n’P” et la compilation “Performerz” que nous avons co-produits avec nos artistes. Ensuite, j’ai eu l’occasion de suivre une formation “technicien son” sur Paris durant laquelle il m’a hébergé et où nous avons eu l’occasion de travailler ensemble sur la réalisation de son 2ème album en 2004, “Des choses à dire”. Je me souvient des sessions dans son petit appartement à Aubervilliers, où on réalisait des prises de voix des rappeurs présents sur l’album dans sa chambre, notamment “Sear lui Même”… A partir de là, la collaboration étant bien ancrée, l’Âme du Temple a participé activement de plus en plus sur les projets de Kiddam en solo, puisque nous avons conjointement travaillés sur la réalisation de deux titres sur l’album “Délepenisons” en 2007 ; la réalisation de deux titres sur l’album “Miscellanée” en 2008 ; la réalisation d’un titre sur l’album “J’avance feat Dad” sur l’album “La Toile de Pénélope” en 2009 ; et bien sur, la coréalisation du premier EP 5 titres et de l’album “Ensemble”, de la nouvelle formation KATP… L’Âme du Temple a toujours eu un profond respect pour la démarche artistique engagée du rappeur et nous considérons que son parcours est exemplaire… Nous sommes également ravis de la tournure musicale que Kiddam à décidé de mettre en place depuis quelques temps sur KATP puisque cela fait longtemps que nous le conseillons d’envisager de travailler sur d’autres types de couleurs artistiques pour plus d’ouverture au près du grand public, peut-être un peu au détriment de la scène rap pure et dure, mais son message mérite d’être entendu par plus de monde!
Kiddam : Comme a dit Yoan, on a collaboré sur de nombreux projets depuis 2004. Que ce soit sur de la prise de son, le mix, des scratches et même sur l’artistique en lui-même.
Kiddam comme pseudo, c’est une façon de faire un pied de nez à l’ego trip assez courant dans le hip hop ?
K. : J’ai commencé le rap sans aucun pseudo, c’était pas ma priorité contrairement à d’autres mecs de mon entourage qui cherchaient un blase avant même d’avoir écrit le moindre texte. Et quand j’ai trouvé la définition de ‘Quidam’ : « Personne dont on ignore le nom », je l’ai pris, car, en fait, j’ai toujours pas de nom au final. C’est vrai que c’est une forme de discrétion de ma personne pour mettre en avant mon propos. Au début je ne montrais même pas mon visage, mais dans cette époque d’identification et de vidéos incontournables, je n’ai pas eu trop le choix.
Tu n’hésites pas à parler de politique et de ton engagement sur ton site et les réseaux sociaux. C’est au cœur du projet Kiddam & the people ?
K. : Ca a toujours été le fondement de mes textes. D’ailleurs j’ai commencé à écrire pendant un an avant de mélanger ça avec de la musique. C’est vraiment l’expression “mon cheval de bataille”. Pour moi faire de la politique c’est sur le terrain aux cotés des gens, jusqu’ici je n’ai fait que de la musique et des textes. Je dirais plutôt que c’est du rap éveillé, au plus près de la réalité, avec mon avis en toile de fond. C’est clair que l’actualité, les fascistes, le néocolonialisme et les inégalités sociales se retrouvent dans mes textes, avec aussi un discours positif de rassemblement et d’unité. Je ne veux pas tomber dans la tristesse et la victimisation. C’est un appel au mouvement populaire.
C’était important de t’entourer d’une équipe de musiciens ?
K. : C’est une chose que je voulais faire depuis longtemps. J’écoutais des groupes comme The Roots mais aussi Rage Against The Machine. J’ai fouillé aussi dans le reggae, le jazz et la soul donc je n’écoutais pas que la musique à base de boucles. J’ai toujours aimé la sonorité et l‘énergie live. Avoir des musiciens ça laisse une part d’improvisation musicale, un concert de Kiddam And The People n’est pas une simple copie du disque.
Tu réponds quoi a ceux qui te disent que Kiddam est trop rock pour les rappeurs et trop hip hop pour les rockeurs ?
K. : Et trop reggae aussi ! Je leur dirais qu’il faut ouvrir ses oreilles. C’est au public de s’adapter à mon ouverture musicale, pas a moi de m’enfermer dans un créneau restreint. Bizarrement, les ponts sont souvent plus simples avec le public reggae. Historiquement en France, le hip hop et le ragga ont plus souvent collaboré que le rock. Au contraire, toutes les musiques spé devraient s’unir pour tuer la variété ! Je rigole il en faut pour tout le monde. A l’écoute de l’album tu peux te rendre compte qu’il y a des musiques complètement rock, d’autres vraiment reggae, mais je reste un rappeur. Je n’essaye pas d’imiter un métalleux ou un reggaeman dans l’interprétation, ça serait ridicule. Mon truc c’est la fusion, le mélange des musiques, le mélange des individus, des vibes.
Ecoute Spotify : https://open.spotify.com/album/6yIVHoAHUmj0D7BrYRf8Ul
Ecoute itunes : https://itunes.apple.com/fr/album/ensemble/id1053132328