Ibrahim Sulaimany est un artiste aux multiples facettes qui nous transporte dans un voyage musical riche en émotions entre tradition et modernité. Marqué par la guerre et l’exil, sa musique retrace en tout point son histoire. À l’occasion de la sortie de son album “Nozouh Qasri”, nous avons rencontré le compositeur et guitariste troyens.
Est ce que tu peux nous présenter ton parcours musical ?
Ibrahim : J’ai commencé à apprendre la guitare depuis mon adolescence, sous la double influence de la musique classique orientale et de la musique occidentale (rock, blues & jazz …). J’ai joué dans différents groupes de rock et jazz rock au début des années 90 à Damas. En 1996, j’avais formé avec mon ex-femme un groupe de jazz fusion appelé “itar shameh”, un mélange de musique orientale, de jazz et de funk. Deux albums ont été publiés et le groupe s’est produit dans de nombreux pays arabes entre 2007 et 2014. Ayant mon propre groupe sous mon nom, nous avons joué du jazz rock instrumental. J’ai travaillé comme compositeur et producteur de musique dans une chaîne de dessin animé pour les enfants de 1999 à 2015, ainsi que pour différentes radios locales à Damas. J’ai obtenu mon diplôme du Berklee College of Music en guitare jazz en 2013. En 2018, j’ai eu mon DEM en guitare jazz du Conservatoire Marcel Landowski de Troyes.
Comment as-tu rencontré les musiciens avec lesquels tu as fait cet album ?
I : Après avoir fini de composer et d’arranger mes morceaux, j’ai demandé à Bassel Kayssieh, un vieil ami qui joue du Oud vivant en France depuis 18 ans, de jouer de la musique avec moi. Ensuite, j’ai commencé à chercher des musiciens à Troyes. J’ai rencontré Teddy Moire, qui joue de la contrebasse lors d’un concert. J’aimais beaucoup sa façon de jouer. Après son show, je lui ai donc demandé si je pouvais lui envoyer ma musique pour voir si cela lui convenait. Après quelques jours, il m’a envoyé un e-mail pour me confirmer notre collaboration. Il m’a ensuite présenté à Eric Varache qui joue de la
batterie et des percussions. Nous avons commencé à jouer en quartette et Damien Hennicker a rejoint le groupe avec son sax ténor et sax soprano.
Quelle a été l’influence de ton arrivée en France sur les titres qui composent cet album ?
I : Quand je suis arrivé en France en janvier 2015, j’étais dans un isolement complet à Troyes. Je ne connaissais personne et je ne parlais pas français à cette époque. Je me posais pleins de questions au sujet de ma nouvelle situation, les bouleversements dans mon pays et la peur de l’inconnu m’ont ainsi influencé dans la création de mon nouvel album.
Tu sors ton nouvel album “Nozouh Qasri” en coproduction avec l’Ame du Temple et la Maison du Boulanger, peux-tu nous parler de votre collaboration ?
I : Nous avons été sélectionnés par le dispositif « PULSAR » proposé par les studios “l’Âme du Temple” en partenariat avec la Maison du Boulanger. Nous avons ainsi pu bénéficier des moyens techniques et
humains des studios “Âme du Temple” pour la réalisation de notre disque, l’enregistrement, le mixage, la fabrication et la promotion.
Ce contenu est partagé dans le cadre de la collaboration entre musiquesactuelles.net et le Polca – Pôle Musiques Actuelles.