Artiste : Gavroche

Akel est mort, vive Gavroche ! Le chanteur rémois reprend le pseudonyme de ses premiers amours et revient avec un nouvel album. Mais il propose, cette fois, un univers plus chaleureux avec un juste mélange de chansons
légères et d’autres plus profondes. On connaissait l’album de la maturité, il y a aussi celui de la renaissance…

Alors tu reviens avec un nouvel album ?

Gavroche : Exactement. C’est un album que j’ai composé pendant un an et demi, d’où mon silence, qui s’appelle « Pendant ce temps là ». Je l’ai fait avec Manu Ducros pour les arrangements. J’ai voulu faire comme dans les vinyles. J’ai mis deux plages : côté soleil, les chansons festives, et côté lune, celles un peu plus profondes.

 

Qu’est-ce qui t’a inspiré pour cet album ? D’habitude tu prends des faits de société, tu es un peu engagé. On est toujours dans cette lignée ?

G. : Pour quelques chansons, oui, dont une qui s’appelle « Mémoire des Iris », qui est très engagée et est un appel à l’insoumission. Pour les autres, il y a des chansons d’amour , comme je dis toujours, des amours ratés sinon ça ne vaut pas le coup de les chanter, des chansons sur les copains, sur la mort, une chanson qui s’appelle « Les
Enfants de la Rue » qui raconte un peu d’où on vient… J’ai voulu que cet album représente une journée, pendant laquelle on peut avoir à la fois des moments où on est bien et d’autres où on l’est moins, avec des chansons
festives et d’autres plus posées, plus calmes. J’adore tous les albums que j’ai fait, sinon je ne les aurais pas sortis de toute façon, mais celui là, j’en suis vraiment fier.


Peux-tu nous parler des arrangements ? Qu’est-ce que tu as comme instruments autour ?

G. : J’ai du violon, violoncelle, clavier, batterie. J’ai aussi mis de la mandole, un instrument arabe. Des guitares sèches et électriques, aussi, et du clavier oriental sur deux morceaux. On n’est plus du tout dans le reggae comme ce que j’ai pu faire avant. On est vraiment dans la chanson, au vrai sens du terme. Les sept dernières chansons sont vraiment dans ce style, les autres sont festives, avec ma pâte. Au final, l’album est assez éclectique, avec notamment une chanson aux
couleurs orientales qui s’appelle « Tuer ma femme », mais c’est
simplement un petit clin d’oeil.

 

Officiellement, quand sort l’album ?

G. : Officiellement, il est déjà sorti le 6 septembre dernier. En fait, comme j’avais été victime de nombreux téléchargements illégaux sur le dernier album, j’avais décidé de mettre celui là à 5 € en téléchargement légal. Je me suis dit « 5 € tu écoutes, tu n’aimes pas, au pire tu jettes à la poubelle ». Et malgré tout, certains ont continué à proposer l’album en téléchargement illégal. Les gens ne comprennent pas que c’est notre gagne pain, je vis de ça
et travaille 17h par jour alors je trouve ça malheureux de retrouver mon album sur ce genre de plateformes…

 

Et du côté des concerts ?

G. : Là je suis justement en train de préparer la tournée. En fait quand j’ai sorti cet album, j’ai directement commencé à en composer un autre. Et puis la semaine dernière, j’ai arrêté en me disant « non, fais déjà la
promotion de celui là! ». C’est vrai que je travaille tout le temps la composition, et qu’à à un moment il faut savoir s’arrêter. Donc pour la tournée, je m’y suis mis il y a 3-4 jours. Je fais tout tout seul, en autoproduction. C’est moi qui appelle les salles de concerts… On verra bien ce que ça donne !

 

Donc pour l’instant, j’imagine que tu n’as pas encore de dates ?

G. : Si, il y a quelques dates qui sont sur mon site Internet, je ne saurai pas te  les dire toutes. Il y a Bordeaux, Witry-les-Reims. Il y a une tournée à venir si tout va bien en avril en Tunisie. Et après, je refais comme je faisais avant, c’est-à-dire essentiellement la France, la Suisse et la Belgique.

 

Pour les chansons plutôt gaies, où trouves-tu ton inspiration ?

G. : La vie de tous les jours ! J’ai fait une chanson qui s’appelle « Les Copains », à propos du phénomène Facebook, où tu vois des gens qui vont photographier leur dîner, des mères qui vont photographier leurs enfants, des personnes qui vont raconter des détails de leur vie privée. Ca me dérange un peu, avec la CIA derrière qui regarde tout ça, ça me fait vraiment peur ! Et sous prétexte qu’ils ont 2000 amis, ils pensent réellement avoir des amis. Cette chanson « Les Copains », c’est ça ! « Les copains, si t’en as deux, mon Dieu, c’est merveilleux », pas besoin d’en avoir 50000 et d’étaler sa vie comme ça. Moi, j’ai un compte Facebook qui est juste professionnel. Malheureusement, il y a des gens qui doivent sûrement être malheureux et qui exposent leur vie privée sur ces réseaux. Mais non, la vie c’est pas ça ! Sortez ! Parlez aux arbres, allez à la pêche, aux champignons, sortez boire un verre avec vos copains, écoutez de la musique, mais arrêtez avec ça !

 

Qu’est-ce que tu écoutes beaucoup en ce moment ?

G. : Là, actuellement, je suis revenu à la base : le Blues ! Je suis en train de revoir les deux lives de B.B. King, Lucky Peterson, Blind Lemon Jefferson. Et puis les vrais bluesmen à l’origine du mouvement, qui jouaient avec leurs guitares de temps en temps désaccordées. J’écoute énormément de blues et de jazz, en fait.

 

Et ça ne transpire pas dans la musique que tu fais ?

G. : Tu sais, Bukowski disait « quand j’écris, c’est parce que je suis mal ». Je pense que quand t’écris une chanson, c’est parce qu’il y a un mal quelque part. Après le Blues, ce n’est pas que du mal, mais quand même, si, et inconsciemment, ça se ressent dans mes chansons.

 

Alors tu sais qu’on est dans une période où tout passe par les images. Est-ce que toi ça t’a tenté et souhaites-tu faire un clip prochainement ?

G. : Oui, j’ai hésité pendant longtemps ! Je n’arrivais pas à franchir le premier pas. Je voulais faire un clip sur la chanson qui s’appelle « Le Marcheur ». Puis ensuite, une camarade de Toulouse m’a parlé du KissKissBankBank, qui est un site participatif où tu demandes de l’aide aux gens pour arriver à un budget précis que tu t’es fixé au départ. Et tu donnes des contreparties aux personnes qui t’ont aidé. J’ai d’ailleurs trouvé par hasard des versions roots, reggae de 5 ou 6 chansons que j’avais faites et je les offrirai aux participants. C’est donc une sorte d’appel aux dons pour parvenir à financer mon clip.

Pour se procurer son nouvel album :
www.gavroche-site.com

Propos recueillis par Remi Verneuil – Radio primitive

 
Posts created 359

Articles similaires

Commencez à saisir votre recherche ci-dessus et pressez Entrée pour rechercher. ESC pour annuler.