Ce n’est pas parce que les acteurs du spectacle vivant sont à l’arrêt qu’ils n’ont rien à dire ! Nous avons donc donné la parole à l’association Underground Zero qui œuvre à Reims depuis 2015 en organisant des concerts et des animations musicales. C’est aussi l’occasion de découvrir les liens qu’ils entretiennent avec le tissus associatif local et leur dispositif d’accompagnement A’Live.
Quelle-est l’histoire de l’association Underground Zero ?
Gaëtan Claudon : Je suis président de l’association depuis sa création en 2015. Je tiens tout d’abord à dire merci de nous donner la parole via cette interview, surtout en ces temps compliqués ! L’association c’est avant toute chose une équipe qui travaille tous les jours pour développer ses activités et soutenir la culture locale. C’est une aventure humaine composée de Marie-Louise qui est vice-présidente, Nassim trésorier, Justine secrétaire et moi-même qui sommes les membres du bureau. Ensuite, nous avons Hadrien qui, s’il ne fait pas partie du bureau, à un rôle primordial dans les projets et il gère aussi toute la partie technique de l’association. Je n’oublie évidemment pas tous les bénévoles présents sur nos événements qui répondent toujours présent pour soutenir ce que nous entreprenons. Pour être plus précis, Underground Zero, ou UGZ, est une association organisant des événements autour du spectacle vivant et, en premier lieu, des concerts. L’association basée à Reims existe depuis 2015 a la volonté d’être un acteur local de la culture rémoise par le biais des concerts ainsi que d’autres événements comme des blindtests. Nous avons débuté avec des concerts metal car c’est cette passion qui m’a d’abord poussée à créer l’association. Puis avec le temps et avec les autres membres de l’équipe, nous sommes allés vers une identité plus rock et même pop sans pour autant renier nos racines. Cet éclectisme est la force d’UGZ permettant de couvrir un large public. Également, l’organisation des jams et des blindtests viennent compléter ce large spectre par son côté tout public, s’inscrivant toujours dans cette idée de faire vivre la culture dans la citée des sacres. L’association s’est implantée au fil des ans dans différents lieux tel que l’Appart Café, qui vient malheureusement de fermer tout récemment, c’est hélas une grande perte car ce lieu était essentiel pour la communauté locale rémoise. Autrement, pour les concerts, on a aussi le Dropkick Bar ou les Vieux de la Vieille. Pour ce qui est des blindtests, Underground Zero en a organisé à différents endroits de la ville tel que Le Cochon à Plumes ou à nouveau le Dropkick. Aujourd’hui l’association est présente à Mille et Une Bières sur Tinqueux, on s’exporte aussi du côté de Nancy en y réalisant un blindtest au musée des Beaux-Arts ou encore Quartier Libre, un lieu dans lequel nous avons organisé son premier concert rock avec en tête d’affiche les incontournable Natchez. L’association a eu depuis sa création l’occasion de collaborer à de nombreuses reprises avec différent acteurs dont My Fist avec lesquels nous sommes proches et notamment lors d’un événement important réalisé au feu Freaked Studio comprenant le groupe The Arrs, groupe tête de file à l’époque du Metalcore français. On est aussi présent au sein du Metalanimal Fest. L’équipe d’UGZ a par la suite continuer de créer des liens importants avec la considérable association Velours tissant encore divers liens musicaux, en étant présent sur différents événements tel que les Noces Félines ou la Ginguette Rémoise.
En quoi consiste le volet « prestation » de vos activités ?
GC : En s’inscrivant toujours fortement dans cette envie de soutenir la scène locale, nous avons décidé de lancer un dispositif d’accompagnement nommé A’Live. Pour préciser un peu le contexte, A’live est né d’une volonté commune avec feu l’Appart-Café et sa gérante Angélique. On a remarqué lors de l’organisation de nos événements et à différents moments que les artistes et musiciens locaux ne connaissaient pas suffisamment leur secteur, en termes de diffusion ou d’événementiel par exemple. L’idée n’était pas alors de copier ce que proposait déjà La Cartonnerie avec ses différents dispositifs mais d’accompagner plutôt les groupes amateurs et débutants. Au sein de ce projet c’est surtout Hadrien qui est en charge et accompagne les artistes du début à la fin, pour les aider à faire mûrir leur projet et pas seulement sur le plan artistique. Le principe est de donner des clés aux artistes pour qu’ils puissent être plus autonomes en amenant notamment des connaissances administratives, ce qui donne un soutien complet. Il faut savoir que ce dispositif est totalement gratuit pour les groupes volontaires et s’adapte à leurs besoins. On travaille actuellement sur le développement de ce projet avec d’autres acteurs du secteur pour le rendre encore plus conséquent.
Quelle est votre rôle dans l’organisation de la Guinguette Rémoise avec l’association Velours ?
GC : Nos liens avec l’association Velours remontent à 2018. Notre Vice-présidente, Marie-Louise, a effectué un stage très court chez Velours et c’est comme ça que les deux associations se sont rencontrées. À l’époque, nous organisions quelques animations pour leur première Guinguette et il arrivait à Hadrien de faire le son de certains concerts. En 2019, Marie-Louise est retournée chez Velours pour un stage de fin d’étude. Elle a eu en charge la programmation et Hadrien la technique. En plus de cela, Underground Zero a prêté du matériel technique. Notre rôle était très secondaire à l’époque. Il faut être clair sur un point. Underground Zero n’organise pas la Guinguette. Au mieux, nous sommes un partenaire matériel et humain. Bien que les régisseurs soient bénévoles dans Underground Zero, nous sommes également bénévoles chez Velours et c’est en cette qualité que nous agissons à la Guinguette Rémoise et le mérite revient, aux employés de Velours, aux bénévoles, et aux régisseurs en tant qu’individus et non pas en tant que membre d’Underground Zero. Dans les faits, nous apportons une « expertise » technique lors de la guinguette et il arrive également que nous mettions à disposition notre réseau. Nous organisons également nos animations et surtout, nous mettons à dispositions notre matériel.
Quel est l’impact de la crise de la Covid-19 sur vos activités ? Cela peut-il mettre en péril la continuité du projet ?
GC : La question ne laisse pas beaucoup de place à la surprise. Tout comme le reste de nos homologues, nous sommes quasiment à l’arrêt. Nous avions prévu pour la rentrée 2020 une magnifique programmation internationale, il était prévu de développer notre dispositif d’accompagnement A’Live. Nous avions également pour objectif de proposer de nouveaux projets et 2020/2021 devait être pour nous une année encore plus riche et complète que 2019. Pour autant, nous continuons d’être actif : une partie d’A’live consiste à enregistrer, mixer et masteriser les morceaux des projets suivis par le dispositif et nous avons ouvert ce service à d’autres groupes. Cela permet à l’association de dégager quelques revenus afin de maintenir une situation à peu près stable. Il y a peu de chance que la crise ait raison de nous mais elle nous a clairement affaiblis, nous, ainsi que nos différents partenaires et la reprise sera difficile sans aucun doute. Pour autant, nous allons réinventer certains concepts, trouver d’autres projets réalisables dans le contexte actuel si cela est possible. D’ailleurs, nous continuons d’être contacté pour présenter nos animations. Cela nous permet de garder le moral nécessaire pour y croire encore.
Comment avez-vous découvert le Polca et qu’est-ce qui vous a incité à adhérer ?
GC : Honnêtement, je ne saurais pas me souvenir comment nous avons découvert le Polca. C’est certainement en rencontrant diverses personnes aux concerts et autres soirées musicales auxquelles on se rend et nous sommes ensuite allés nous renseigner par nous-même. Par la suite, le Polca nous a toujours apporté son soutien et son aide dans les projets qu’on a voulu entreprendre en nous donnant de nombreuses informations via les newsletters et surtout des précieux conseils lorsque nous en avions besoin. C’est vraiment un point important car le pôle est toujours présent lorsque nous avons des questions. Étant également un acteur majeur des Musiques Actuelles dans la Marne et en région, le Polca nous a permis de rencontrer, via les différents événements organisés, de multiples acteurs. Cela nous a aider à développer notre réseau et aller plus loin. C’est pour ces raisons que nous avons décidé d’adhérer et pour soutenir tout ce qu’offre et amène le Polca. On salue la formidable équipe et merci à vous pour cette interview !
J’en profite aussi pour saluer toutes les personnes qui nous soutiennent depuis toute ces années, qui sont derrière nous sans qui on n’en serait pas ou on est aujourd’hui. Et pour conclure, je souhaite juste adresser un immense soutien à tous les acteurs de la Culture qui sont en grande souffrance en ce moment et j’espère qu’un retour à une vie culturellement vivante sera possible au plus vite !