Inauguré en 2018, Le Lieu est un projet hybride né dans l’imagination fertile de Marine Bailleul que l’on a bien connu en Champagne-Ardenne sous le nom de Milamarina et aujourd’hui avec son projet Gustine. Autant dire qu’elle était bien au fait des besoins des artistes et des musiciens quand elle a décidé d’ajouter une corde à sa harpe en décidant de se lancer dans la création d’un lieu ou l’on peut aussi bien prendre des cours de musique que venir voir des concerts. Le projet s’est même enrichit cette année avec le Showcase Festival que Marine nous présente ici.
Pour commencer, pouvez-vous nous rappeler quel est le projet du Lieu et son histoire ?
Marine : Le Lieu est à la fois une école de musiques actuelles et une petite salle de concerts qui, hors période Covid, peut accueillir jusqu’à 200 personnes. L’idée est de proposer un lieu de vie, où des élèves prennent des cours axés sur les esthétiques actuelles (pop, rock, jazz, électro…), participent à des concerts, mais aussi un endroit où les groupes de musique locaux peuvent se produire devant un public, où des associations peuvent proposer des événements culturels ou pédagogiques.
En temps « normal », quels sont les intervenants de l’école de musique et pour combien d’élèves environ ?
M. : L’école de musique compte désormais environ 160 élèves pour 8 professeurs. L’équipe pédagogique propose des cours de piano/claviers, de batterie, de guitare/basse, de l’éveil musical, de chant, des ateliers d’accompagnement de groupes, de mixage et de production de musique électronique (MAO). La pédagogie au Lieu a la particularité d’être axée dès le départ sur le travail de l’oreille, la transmission orale, le jeu à plusieurs, et s’adresse aussi bien aux enfants qu’aux adultes. Le solfège et la partition ne sont donc pas toujours nécessaires.
Quel a été l’impact de la crise Covid sur l’ensemble des activités du Lieu ?
M. : La crise sanitaire nous a obligé à suspendre toute la partie concerts et événements. C’est donc évidemment un coup dur, notamment financièrement, mais grâce à l’investissement des professeurs, l’effectif d’élèves a augmenté cette année et nous permet de tenir le coup.
Qu’est-ce que le showcase festival et comment a-t-il été conçu ?
M. : Il y a deux ans, j’ai constaté que beaucoup de programmateurs de la région étaient prêts à se déplacer au Lieu pour y découvrir en concert des artistes locaux que nous programmions. L’idée est donc venue d’organiser un festival afin de leur faire rencontrer un maximum de groupes sur 3 jours, et donc de favoriser la programmation de ces jeunes groupes en région. J’ai parlé de ce projet à La Ville de Reims, qui a tout de suite été séduite par le projet, et nous a proposé de le soutenir en le finançant. Nous souhaitions au départ que cet événement soit public et itinérant dans différents lieux du « Quartier Musique » avec Le Lieu, Césaré, La Cartonnerie, Le Shed et Le Chalet). Avec la crise sanitaire, cela n’est plus possible, mais nous avons fait le choix de maintenir une édition malgré tout cette année. Les concerts seront donc filmés et enregistrés en haute qualité, puis diffusés sur les réseaux. Une façon pour nous de montrer notre soutien aux musiciens qui en ont bien besoin, et aussi de renouer le contact avec le public qui, je crois, en a bien besoin aussi !
Vous projetez déjà le festival sur la durée ?
M. : Oui, ce festival a tout de suite été conçu pour devenir un rendez-vous annuel qui, je l’espère, grandira d’année en année !
Est-ce qu’il y a d’autres projets qui vous trotte dans la tête ?
M. : Il y a un milliard de projets qui nous trotte en tête, mais il est très difficile de planifier des choses en 2021 ! Les décisions du gouvernement mettent en péril tout le milieu de la culture, on essaie de rester optimiste mais ça devient de plus en plus dur…
