Plus de 10 ans après sa dernière édition, le festival Capharnaüm est de retour ! L’occasion pour les trois adhérents du Polca qui pilotent le projet, à savoir Le fils du pirate, SLeeping In&Out et BeCoq, de nous expliquer le fonctionnement particulier de ce festival rémois dédié à la découverte.
Capharnaüm, ce n’est pas un nouveau festival ?
Rodolphe : A l’origine, c’est un festival imaginé par l’association « Les Pirates de l’Art ». Pendant les années 90, l’association organisait des concerts à la MJC Claudel, une salle de 120 places du côté du quartier Wilson, publiait un fanzine sur l’actualité rock indé sur Reims et avait une émission de radio sur Radio Jeunes Reims pour faire découvrir les nouveautés pop rock indé aux auditeurs, avant qu’internet permette à tous de tout avoir à dispo tout le temps.
En 1996, on a voulu sortir du cadre de la salle de la MJC et proposer des concerts ailleurs dans la ville. Pour la première édition, on a fait jouer Sloy, Chokebore, Diabologum, Hint dans des bars de la ville et à l’Usine, la salle de concert qui existait avant la Cartonnerie.
Ça a duré 10 ans, on a fait évoluer le festival, pas pour le faire grossir en termes d’affluence, mais plutôt proposer toujours plus de groupes dans des lieux différents, avec des Befores et des créations, comme le collectif Equilibre Instable qui pendant plusieurs années a réuni des musiciens, des plasticiens, des danseurs, jongleurs, vidéastes… qui improvisaient une pièce pendant une soirée, en collaboration étroite avec le label Partycul System.
L’idée a toujours été d’être une sorte de laboratoire pour les programmations à venir. Le festival nous permettait de tester des styles musicaux, de programmer aussi des groupes qui ne pouvaient pas jouer dans la salle de la MJC pour des raisons techniques, et de trouver le lieu le plus adapté pour eux. Claudel a fermé en 2001 pour des raisons de sécurité, le festival est devenu le temps fort de nos activités. Pour les 3 dernières éditions, entre 2005 et 2007, on a fait des concerts à la Cartonnerie aussi, qui venait tout juste d’ouvrir. Ça nous a permis de faire venir des groupes comme Explosion In The Sky, ce qu’on n’aurait jamais pu faire dans un lieu à la jauge plus petite.
Pourquoi le relancer après 10 ans de pause ?
R : Personnellement, je pense que ça me manquait. Il y a beaucoup de concerts proposés à Reims, mais il y a toujours quelques groupes que tu veux voir et qui ne passent pas. Donc, tu y réfléchis 5 minutes, et hop, tu replonges !
Ça faisait deux ou trois ans qu’on parlait régulièrement de refaire une édition du festival avec Christophe de l’association Sleeping In & Out. On avait coorganisé le concert de Motorama au Floor de la Cartonnerie et ça nous démangeait de remettre ça. J’aurai bien aimé refaire une édition du festival tout juste après 10 ans d’arrêt, mais le printemps 2017 était déjà bien chargé et nous n’avons pas trouvé le temps de nous y consacrer pleinement.
Le Fils du Pirate, Sleeping In&Out et BeCoq… C’est quoi l’histoire derrière la réunion de ces 3 acteurs qui ont permis de redémarrer le festival ?
R : Cette nouvelle édition, c’est un pur hasard, une concordance des temps, un alignement des planètes ! Début février, Christophe (de Sleeping In & out) m’annonce que Simon (BeCoq Records) va organiser le concert de Watter à la Cartonnerie le 12 avril. 2 jours plus tard, le guitariste de Francky Goes To Pointe à Pitre m’appelle pour me dire que le groupe cherche un lieu pour jouer à Reims le 10 avril à l’occasion de la sortie de leur nouvel album. Je les ai vus il y a 3 ans, et c’était une claque magistrale. J’en parle à Christophe, et on se dit tout de suite qu’il faut profiter de la proximité des 2 dates pour mutualiser nos forces. On en a tout de suite parlé à Simon. En 3 jours, on avait monté les plateaux des 3 jours, et on était tous d’accord pour rassembler la programmation sous l’appellation Capharnaüm, l’esprit d’origine du festival était là !
Et du coup ça se passe comment la préparation de cette « première » édition ?
R : Pour moi, le lieu idéal pour faire jouer Francky Goes To Pointe à Pitre, c’était l’Appart Café. On a contacté Ludwig, le gérant du lieu, il n’avait rien de prévu ce soir-là. Il se trouve enfin que Christophe fait tourner Black Knights, un groupe de rap américain, à cette période, et qu’il avait un trou dans sa tournée le 11 avril. On est allés voir quelques lieux, vérifier leurs disponibilités, et on s’est finalement arrêtés sur le Floyd.
Une fois les lieux calés, on a réfléchi à la communication, et on s’est réparti le travail selon les compétences et les réseaux de chacun. C’est par exemple une amie japonaise de Christophe qui nous a proposé le visuel à base de test occulaire. On a tous des manières de faire différentes. Elles sont complémentaires et ça permet d’apprendre des autres, d’améliorer ce que tu fais déjà.
Au moment du festival, chacun donnera un coup de main sur les dates des autres. Ce n’est pas toujours évident de programmer des concerts quand tu es tout seul, je trouve ça super de bosser avec d’autres organisateurs, comme ça se fait déjà sur le festival We Insist à l’automne.
On vous retrouvera quand, où et avec qui ?
R : Pour le détail de la prog, ce sera donc :
– Mardi 10 avril à l’Appart Café avec Francky Goes To Pointe à Pitre, qui viendra présenter son nouvel album, entre math rock, noise et zouk ! A noter que c’est en entrée libre.
– Mercredi 11 avril au Floyd avec San-Nom, le groupe de rap rémois qui monte, et Black Knights, un groupe de rap américain dont le dernier album a été produit par John Frusciante des Red Hot Chili Peppers. L’entrée est à 5 €
– Jeudi 12 avril à la Cartonnerie pour une soirée labellisée post-rock, avec Have The Moskovik, un groupe d’Orléans, et Watter, des américains, dont des membres du groupe référence Slint. L’entée est en prévente à 7 €, et 9 € sur place.
Vous pouvez aussi acheter vos billets sur Billetweb (https://www.billetweb.fr/festival-capharnaum) , ainsi qu’un pass pour les soirée du 11 et du 12 avril au tarif unique de 10 €.