Après dix ans d’activités centrées principalement autour du festival Off des Nuits de Champagne – le Off Off Off – et du tremplin Uppercut, il était temps de faire le bilan avec l’association troyenne Dixsonance ! Coup d’oeil dans le rétroviseur…
En quelques mots, peux-tu nous parler de l’association Dixsonance, de sa création et des actions qui sont menées ?
Greg : Le projet est né en 2004 d’un échange avec Nicolas Perrin, musicien et graphiste troyen, avec l’idée de créer un « Off » au festival des Nuits de Champagne à Troyes. Comme nous nous sentions très peu concernés par la programmation du festival « In » qui était à l’époque essentiellement constituée de chanson et de variété, nous avons décidé d’organiser, de façon informelle, des concerts rock dans les bars du centre-ville avec nos groupes et ceux des copains. Nous en avons parlé au directeur des Nuits de Champagne, Pierre-Marie Boccard : il a été enthousiasmé par cette initiative et nous a apporté son soutien sur la partie communication. L’année suivante, nous avons décidé de recommencer, en programmant cette fois des artistes nationaux, mais aussi de lancer le tremplin Uppercut, dans la continuité du Tremplin Rock Aubois qui existait depuis des années. Nous avons donc créé l’association en 2005 pour donner un cadre juridique à ces activités. C’était le point de départ d’une aventure qui nous a amené à faire jouer beaucoup de groupes que nous souhaitions défendre, aussi bien dans le cadre du Off Off Off, que dans quasiment toutes les salles de l’agglomération troyenne quand nous en avions l’opportunité, comme en 2009 et 2010 avec notre participation au festival itinérant « On the road ». Au final, c’est plus d’une cinquantaine d’artistes de la scène française et belge – faudrait pas les oublier ! – que nous avons programmés, dont certains ont fait l’actualité de ces dernières années : Shakaponk, Skip the use, Rover, Soma, Puggy, Kaolin, La Femme, Hyphen Hyphen ou encore récemment Last Train…
Les lauréats du Tremplin Uppercut 2016 ont été annoncé le 12 septembre dernier (ndlr. Time To Think & Lunsane), peux-tu nous expliquer le processus de sélection ?
G. : Jusqu’en 2015, le tremplin Uppercut était ouvert à tous les groupes de Champagne-Ardenne avec une sélection de 6 projets sur dossiers et écoutes. Puis, nous organisions deux demi-finales qui permettaient de retenir les deux finalistes en fonction du vote du public et d’un jury. Mais nous avons décidé de modifier le fonctionnement cette année : au bout de dix ans de bénévolat et avec les évolutions personnelles de chacun, nous n’avions plus l’énergie ni l’envie d’organiser les phases de demi-finales. La décision a donc été prise de recentrer l’action du tremplin sur les groupes et artistes de l’Aube, car nous avons le sentiment qu’il y a un vrai besoin en la matière. Depuis cette année, nous sélectionnons donc directement les projets aubois sur dossier et repérage, pour les intégrer à la finale qui se déroule à La Chapelle Argence en première partie d’une tête d’affiche. C’est Lescop cette année qui clôturera le tremplin.
Pourquoi le Off Off Off des Nuits de Champagne 2016 est-il un événement à ne pas louper ?
G. : On essaye de faire découvrir, dans des petits lieux, pour ne pas dire des bars, les artistes dont on aime les projets et sur lesquels on fait le pari qu’ils sont ou seront la nouvelle scène française de la pop, du rock, de l’electro… Les médias ont déjà à l’œil une bonne partie des groupes programmés en 2016 : Norma, Le Colisée, Black Bones, Marc Desse, Caandides ou encore Agar Agar. On devrait donc voir très vite ces noms monter, et le public troyen pourra alors dire avec une petite pointe de fierté bien placée : « ouais, je les ai vu dans un bar il y a six mois, c’était cool ! ». Par ailleurs, cette question me permets de rappeler que nous avons rencontré quelques difficultés pour préparer cette édition avec, dans un premier temps, l’annonce d’une baisse significative de notre subvention municipale, ce qui nous a destabilisé. On a alors reçu le soutien du Bougnat des Pouilles qui s’est proposé spontanément en tant que mécène. La réaction de Jean-Philippe, le patron du lieu, nous a vraiment touchée ! Puis c’est une autre structure, Rheovatis dont l’un des associés, Ruben, est lui aussi un amoureux de la musique, à qui nous avons proposé également de devenir mécène et ils ont accepté. On leur adresse un grand merci car ça a été une grande bouffée d’air ! Cela nous a permis de pouvoir maintenir le Off Off Off en attendant que la ville ré-étudie notre dossier.
Si je te demande de me parler d’une soirée, d’une rencontre qui t’as marquée au long de l’existence de l’association, qu’est-ce qui te vient en tête ?
G. : Je pense d’abord aux deux personnes précieuses qui nous ont quittés : Gaël et Dom. Ensuite, c’est impossible de ne pas citer tous ceux qui participent ou qui ont participé à cette aventure : Michèle, Romain, Mathias, Jey et Marielle, Victor, Loïs, Dominique ainsi que tous les bénévoles ! On pourrait aussi citer l’équipe des Nuits de Champagne ou encore Cédric de la Souris Plate sans qui nous n’aurions pas pu faire le Off Off Off dans de bonnes conditions. Et malheureusement, je dois en oublier beaucoup… Du côté des soirées ou des moments, il y en a plein : la première soirée du Off, où on s’est dit qu’on allait pouvoir faire venir les groupes qui nous faisaient vibrer dans un bar, que c’était possible. C’était avec les grenoblois de Rhesus en 2005. Puis il y a eu Kaolin dont le troisième album a cartonné, contre toutes attentes, entre le moment où on les a programmés et leur venue dans le Off Off Off. Enfin, comme on fait ça avant tout pour s’amuser, je retiens surtout les soirées et les afters qu’on a pu faire avec les groupes, et qui nous ont amenés à être blacklistés dans plusieurs hôtels de la ville…
Comment as-tu découvert le Polca et pourquoi as-tu souhaité adhérer ?
G. : Cette question est d’autant plus importante pour moi que je ne m’imaginais pas forcément à l’époque travailler pour le pôle comme c’est le cas aujourd’hui. Je connaissais vaguement le Polca grâce au magazine Zic Boom puis un peu mieux en tant que lauréat du DSAR avec l’un de mes groupes. Ensuite, c’est Yannick, le coordinateur du pôle, qui m’avait proposé en 2005 de le rencontrer pour en savoir plus sur notre projet associatif et nous apporter des conseils. J’ai alors découvert qu’il y avait une structure et un réseau avec des professionnels vers lesquels on pouvait se tourner pour échanger sur nos problématiques et trouver du soutien. J’ai trouvé ça hyper intéressant. Ensuite, Sylvain, le rédacteur en chef du Zic Boom m’avait proposé de contribuer à la rédaction du magazine. Autant dire que l’on ne s’est pas trop posé la question d’adhérer ou non au Polca !
Crédits photo 1 et 2 : Gaël Van Dongen