Chronique : Valentin Becmann

Valentin Becmann nous propose son album éponyme. Principalement instrumental, son programme est focalisé sur l’amplitude spectrale de la palette sonore de ses guitares. L’éventail des ambiances rencontrées est généreux : ballades automnales, interludes lunaires, aubades ornementales, le tout paré des boucles évolutives de pickings s’enrichissant d’overdubs planant. Une sorte de vapor jazz libertaire qui s’acoquinerait à une free soul aphone…

A l’image de la pochette et des différents visuels qui accompagnent cet album, son écoute évoque un défilement de paysages sonores parcourus de vrombissements contemplatifs. Si on tend l’oreille, on croisera des collages électroniques entourant des respirations accomplies entre chiens blancs et loups gris. Des bruitages et d’autres instruments s’invitent au gré des nuages qui nous accompagnent sur des bords de mers escarpées ou survolant des champs fraîchement coupés.

On pense à Brian Eno sur les plages psychédéliques. Syd Barrett navigue au loin du seul morceau chanté. On entendrait presque Matthieu Chedid, période Labo-M-, de passage en session studio au cours d’un hiver indien. Les échos acoustiques se mêlent aux effets électroniques pour nous plonger dans une expérience atmosphérique. Cet album solitaire composé de douze morceaux allant d’une à sept minutes, nous invite à braver les grands espaces, briser la gravité et partir en lévitation.

Pedro

 

 

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