L’association Âme du Temple a présenté il y à quelques jours la refonte en profondeur de son projet lors d’une conférence de presse. Ce travail de remise en question, initié il y a plus d’un an, a pour but de péreniser la structure troyenne lui permettant une poursuite de ses activités. Nous avons fait le point avec eux.
Tout d’abord, comment s’est passé le lancement de vos nouveaux dispositifs depuis notre dernière interview fin 2016 ?
À la fin de l’année 2017, nous avons lancé notre nouveau dispositif intitulé PULSAR – ProcessUs Local de Soutien aux Artistes. Ce dispositif a pour vocation de proposer aux artistes et musiciens, en groupe ou en solo, un projet de co-production d’album ou d’EP. Nous avons ouvert ce dispositif à tous les départements de l’ancienne région Champagne-Ardenne (Aube, Marne, Haute-Marne et Ardennes) afin d’élargir nos horizons et permettre à plus d’artistes de candidater. Douze candidats issus de toute la Champagne-Ardenne se sont inscrits à cette première édition. Un nombre dont nous sommes fiers, mais qui pourra certainement augmenter lors des prochaines éditions puisque nous avons réalisé une campagne de communication assez timide et tardive, surtout pour les départements ardennais, marnais et haut-marnais avec lesquels nous n’avons pas l’habitude de communiquer. Nous essayerons d’être plus efficaces l’année prochaine afin de toucher encore plus d’artistes.
Après étude des dossiers de candidature, nous avons sélectionné les deux lauréats de cette première édition : le groupe aubois Haïtchagal et l’artiste marnais Parsa Sabet. Nos deux lauréats préparent donc avec nous la
production d’un EP 5 titres ou d’un album qui sortira avant la fin de l’année 2018. Des concerts seront ensuite organisés et programmés pour fêter et promouvoir la sortie des projets. Avec PULSAR, nous accompagnons entièrement nos deux lauréats et les aidons financièrement à réaliser leur projet musical.
En parallèle à PULSAR, nous sommes également en train de finaliser la mise en place de notre projet Fonds Musical. Ce projet a pour vocation de rendre accessible aux adhérents et au public, le fonds musical, composé exclusivement d’œuvres enregistrées sur vinyles, constitué grâce à la contribution des membres actifs et des bénévoles de notre association. Plus de 1500 disques, datant des années 1950 à nos jours, seront ainsi proposés à l’écoute. Ce fonds musical sera consultable dans nos studios, dans une pièce dédiée à cet effet avec tout le matériel technique nécessaire et avec un document répertoriant tous les disques par styles, par années et par noms des
auteurs/compositeurs. Notre fonds musical sera accessible au public dès le mois d’avril 2018. Des ateliers seront alors proposés pour présenter la richesse de notre collection.
Enfin, notre projet de Web Radio est toujours d’actualité et sera probablement lancé à la rentrée de septembre. Nous diffuserons une programmation assez large : les œuvres enregistrés dans nos studios mais aussi les œuvres musicales départementales non enregistrées dans nos locaux. Nous proposerons également des interviews d’artistes, d’acteurs culturels, nous relayerons les évènements culturels du département et nous proposerons des émissions spéciales sur des thèmes variés.
Néanmoins, vous avez organisé une conférence de presse le 26 février dernier pour attirer l’attention sur la
situation compliquée dans laquelle se trouvent les studios. La situation ne s’est donc pas améliorée ces derniers mois ?
Nous avons connu de grosses difficultés en octobre 2016 qui nous ont alerté sur notre situation. La Maison du Boulanger, le Conseil Départemental et le Conseil Régional nous ont aidé à titre exceptionnel ce qui nous a permis de continuer nos activités. En 2017, nous avons consacré plusieurs semaines à l’écriture d’un projet de restructuration de notre association. Aujourd’hui, nous sommes en discussion avec les élus et nos partenaires afin de trouver une solution pérenne à notre situation. Nous serons en mesure de savoir si notre association pourra se sortir de cette situation compliquée dans les prochaines semaines.
Doit-on craindre le pire : la fermeture des studios ?
Nous ne sommes pas du tout dans cet état d’esprit. Nous avons annoncé une possible fermeture des studios à la fin du mois de juillet mais nous restons dans une démarche dynamique, toujours ambitieuse et nous sommes plus que déterminés à trouver les solutions pour éviter cette fermeture. Nous espérons que les échanges avec nos partenaires soient constructifs, mais nous n’avons aucune crainte quant à leur soutien.
Que vous manque-t-il pour que votre situation devienne pérenne ?
Aujourd’hui, nous ne cherchons pas des solutions de « sauvetage » pour maintenir l’activité quelques mois supplémentaires, mais bien un réel soutien des collectivités et des partenaires, pour garantir le
projet sur le long terme.
Le projet de l’Âme du Temple est un véritable projet de territoire, à destination de la population et des musiciens du département de l’Aube et plus largement de la Région Grand Est. De manière générale, nous souhaitons associer
pleinement nos partenaires au projet que nous portons, de sa définition à sa mise en œuvre.
Face à la situation particulière que nous rencontrons ces derniers mois et l’éventualité d’un arrêt d’activité que nous sommes les seuls à proposer à la population auboise, nous demandons aux pouvoirs publics de nous faire part de leur volonté politique sur ce sujet et de nous préciser s’ils souhaitent, à travers un soutien adapté et cohérent, voir notre projet perdurer sur le territoire ou non.
Nous avons d’ores et déjà été reçus par la DRAC Grand Est, ainsi que par le Conseil Départemental. Les prochains rendez-vous vont avoir lieu très prochainement avec la Maison du Boulanger, la Région Grand Est et la Ville de
Troyes, avec lesquels nous espérons trouver de véritables solutions.