Notre territoire recèle de nombreuses ressources souvent trop peu identifiées. Pour cette fiche métier de septembre 2020, nous allons découvrir le métier de Lucas Medus dont la création du Red House Studio dans la campagne marnaise a été le point de départ de son activité d’acousticien et designer de studios d’enregistrement.
Prénom / Nom : Lucas Medus
Âge : 33 ans
Structure : Red House
Fonction : Fondateur et tête pensante de Red House Acoustics & Factory – Acousticien, ingénieur du son et designer
Peux-tu nous parler de ton parcours professionnel ?
Lucas : Pour retracer mon parcours professionnel, il faut remonter à l’enfance. Tout a commencé à l’occasion de weekends en famille, où je jouais avec mon père et mon meilleur ami Jonathan à faire du bricolage et monter des constructions en bois. En grandissant, le jeu est devenu de plus en plus sérieux, et comme Jonathan et moi aimions la musique et avions besoin d’une pièce pour jouer à plusieurs et toute la nuit, on a construit une petite pièce isolée du reste du monde, la « Beatles Room », dans la grange du père de Jonathan. Pour la construire, j’ai dû associer mes deux passions : la physique et la musique. On a fini par faire quelque chose de très propre, qui sonnait très bien, et de fil en aiguille (ou plutôt de bouches à oreilles), des amis musiciens ont été intéressés par l’idée d’utiliser le studio contre rémunération. Grâce à ça, j’ai pu acheter mon premier micro… Et ainsi de suite, jusqu’à ce que le studio devienne le Red House Studio ! Ce qui est drôle, c’est qu’aujourd’hui, cette Beatles Room est toujours active.
Le reste de mon parcours a découlé de ce Red House Studio. J’ai perfectionné mes connaissances en acoustique et en construction, et j’ai fini par monter deux autres structures, Red House Factory pour la construction de studios, et Red House Acoustics pour l’étude acoustique et le design de studios.
En quoi consiste le métier d’architecte de studios ?
L. : Selon moi, ce métier est surtout un métier d’écoute et de compréhension des besoins de chaque artiste. Il s’agit d’épouser complètement les caractéristiques créatrices et créatives des gens qui font appel à nous pour répondre le plus précisément à leur façon de créer, à leurs besoins afin de leur proposer un outil où leur créativité peut atteindre son plein potentiel.
Il faut bien comprendre que nous réalisons des outils de travail, qui doivent être à la fois un lieu d’inspiration et un lieu de confort technique, à la pointe. C’est donc un métier de dialogue, d’écoute, et de création, aussi.
Peux-tu nous parler de Red House Acoustics et Factory ? Avec qui l’as-tu créée ?
L. : Ces deux entreprises ont été la suite logique aux activités liées au Red House Studio, soit proposer à mon réseau un service professionnel, un assemblage de talents pour concrétiser le rêve de la plupart des musiciens, ingénieurs du son : se construire un studio pro !
L’activité de conception de studios et d’étude acoustique, Red House Acoustics, a commencé par des conseils que mes clients me demandaient lorsqu’ils venaient travailler au Red House Studio. Assez rapidement, les conseils se sont transformés en plans, puis en chantiers.
Pour démarrer Red House Acoustics, je me suis associé à Balthazar Loret, un ami architecte, et Julien Ravary, un ami acousticien, tous deux rencontrés au tout début de l’aventure Red House Studio.
Pour Red House Factory, je me suis associé à Amaury Mazars, un ami qui co-organisait un festival de musique dans les Yvelines et qui travaillait dans la construction.
Les deux entreprises sont donc aussi des histoires d’amitié, et restent très familiales dans leur fonctionnement.
Peux-tu nous parler que quelques studios emblématiques sur lesquels vous avez travaillé ?
L. : L’un des projets qui m’a plus marqué est celui de Matthieu Chedid, -M-. Il m’a immédiatement entraîné dans un univers magique où la collaboration a été dense et très fructueuse. L’espace était superbe, spacieux, et le projet ambitieux. Matthieu m’a laissé beaucoup de liberté créative, et cela a été une chance incroyable, un travail hors du temps.
Un autre projet marquant est celui de Nicolas Godin, la moitié du groupe Air, dans un registre différent mais tout aussi plaisant. Nicolas était extrêmement précis, il savait précisément ce qu’il voulait, et la conception obéissait à une ligne directive très claire. Etant lui-même fils d’architecte, cela se comprend ! Globalement, le projet était d’une grande classe, à l’image de sa musique et à la hauteur de son talent.
Enfin, j’aimerais aussi parler des deux studios que j’ai eu la chance de réaliser pour Calogero. Le premier, à Paris, studio rock où chaque cm² est pensé et optimisé, pour être au final un outil très pratique, tout en restant très élégant. Le deuxième, au Cap-Ferret, un petit paradis de créativité au bord de l’eau, et fruit d’une collaboration avec la fameuse famille Ferretcapienne, les Bartherotte.
A quelles difficultés es-tu confronté dans le cadre de ton activité ?
L. : Il y a en a tant qu’il me serait bien difficile de toutes les listes ! C’est un métier très challengeant, où il faut toujours donner le meilleur, tout en étant original pour répondre aux besoins du clients sans jamais oublier ni entraver l’aspect technique. Il faut être extrêmement rigoureux et minutieux, ne négliger aucun détail, ne rien lâcher !
Qu’est ce que tu apprécies le plus dans ton travail ?
L. : Les rencontres ! Que ce soit avec les artistes, les entreprises partenaires, les ouvriers, les collaborateurs… C’est une aventure humaine avant tout, les échanges y sont riches et les projets engageants. On est tous dans le même navire, et le groupe Red House ressemble à une famille très soudée.
Quelles sont les perspectives d’évolutions que tu as pu identifier ?
L. : L’étranger, l’international ! C’est un objectif clair, et ça commence déjà à arriver avec des sollicitations au Maroc, en Autriche, au Royaume-Uni… L’idée est d’affirmer cette tendance-là, et partir à la découverte des spécificités de la création musicale partout dans le monde.
En savoir plus : https://www.redhouseacoustics.fr/
