Située en plein coeur du vignoble Marnais et de la vallée de la Marne, la Mjc D’Aÿ occupe une place particulière sur le territoire champardennais. Nous avons posé quelques questions à Julien Drege, directeur de cette structure, pour en savoir plus sur les activités de la MJC et, bien évidemment, sur les répercussions du Covid-19.
Peux-tu nous présenter la MJC d’Aÿ et ses activités liées aux Musiques actuelles ?
Julien Drege : La MJC intercommunale articule son travail autour de l’animation sociale et culturelle de son territoire depuis 1967. La diffusion culturelle est un des piliers de cette animation, concert, théâtre, danse, cirque… tous les genres sont proposés et diffusés dans la salle de spectacles modulable mais aussi dans toutes les communes de la Communauté de Communes de la Grande Vallée de la Marne (décentralisation dans 17 communes). Concernant les Musiques Actuelles, nous avons une programmation qui oscille en fonction des années entre 10 et 15 concerts dans la salle de la MJC (jauge entre 100 et 250) et les communes de la CCGVM (petits lieux ou plein air). De plus nous sommes co-organisateurs avec la Communauté de Communes d’un festival de 8 dates en août, Musique en Champagne, qui est éclectique dans sa programmation et original par ses lieux de diffusions (patrimoine du territoire). Nous développons aussi depuis peu un projet de soutien aux groupes amateurs du territoire pour l’instant pour la diffusion en les accompagnants dans l’organisation de concert et la mise à disposition de la salle de spectacle.
Située à moins de 20 min de l’agglomération Rémoise et à peine plus de 10 min d’Épernay, la situation géographique d’Aÿ est un peu particulière : ni vraiment en milieu urbain, ni vraiment en milieu rural. Est-ce que cela a un impact sur le public qui fréquente la MJC et ses pratiques ?
JD : Évidement le territoire est faussement rural au vue de sa situation et les pratiques des publics en sont impactées. Nous essayons de proposer une programmation Musiques Actuelles sachant qu’à proximité il y a une offre conséquente à Reims / Épernay. Les distances nécessitant de toute façon l’utilisation de la voiture, il est donc essentiel de faire des propositions alternatives et de créer un esprit, une ambiance pour susciter l’intérêt de rester sur le territoire. Nous essayons de créer une vrai relation de confiance avec le public, sur les choix artistiques, leur originalités, mais aussi sur l’accueil et la convivialité.
Nous sommes un peu obligés d’évoquer les impacts du Covid-19 sur votre programme. Comment avez-vous géré l’agenda des activités (musicales) ?
JD : La situation, nous a contraint à reporter la totalité des concerts et spectacles depuis le 13 mars jusqu’au 14 juillet dans un premier temps. J’ai appelé tous les groupes pour envisager avec eux les reports après novembre et en 2021 car on ne sait pas vraiment encore ce qui sera possible. Dans certain cas nous avons fait des avances financières pour ceux qui étaient les plus en difficultés. Nous nous laissons encore un peu de temps afin d’étudier les possibilités pour le Festival Musique en Champagne fin août. Concernant l’agenda de la rentrée, si elle a lieu, nous avons choisi la prudence dans le nombre de concert afin d’éviter les embouteillages de calendrier dans la région.
Est-ce que tu es en contact avec les artistes et les associations locales en cette période ? Comment essayes-tu de les accompagner ?
JD : La soudaineté de cet évènement a pris tout le monde de court et les conséquences de ce virus fait vivre des situations très préoccupantes pour le monde culturel en générale. Nous avons décidé avec quelques salles de spectacle de l’ex-Champagne Ardenne de soutenir les compagnies de théâtre avec un projet de « plateau solidaire » et je souhaite faire de même pour la musique. Nous allons permettre des répétitions, des résidences ou des enregistrements dans la salle de spectacle puisque nous ne pouvons plus accueillir de public jusqu’en septembre. J’ai évoqué avec des associations et des groupes la disponibilité de la salle de spectacle pour des concerts de soutien à co-organiser pendant la saison à venir.
(Dernière question un peu rituelle) Comment as-tu découvert le Polca et pourquoi avoir adhéré à l’association ? »
JD : Je ne saurais pas vraiment dire depuis quand je connais le Polca, depuis de nombreuses années en tout cas, et j’ai l’impression qu’il a toujours fait partie du paysage musical. Je me souviens encore du Zic boom ! Le concept de réseau est essentiel pour moi, pour les échanges bien sûr, et je crois plus que tout en l’énergie collective.
Ce contenu est partagé dans le cadre de la collaboration entre musiquesactuelles.net et le Polca – Pôle Musiques Actuelles.