Les médias jouent un rôle essentiel dans la stratégie de lutte contre l’épidémie de Covid-19. Il nous a donc semblé évident de poser quelques questions à James Jouffroy, directeur d’antenne de “Radio Jeunes Reims”, qui nous explique comment l’équipe de Radio Jeunes Reims s’est adaptée au confinement.
Quelles sont les conséquences pour la radio des mesures prises pour lutter contre l’épidémie ?
James : Nous avons choisi de nous confiner et de ne faire que du desk, à savoir du travail de bureau. Avec un équipement de délocalisation installé à la maison pour Julien mon plus proche collaborateur. Quant à moi, je dispose déjà d’un petit studio à la maison. La plus fâcheuse conséquence est que plus rien n’est en direct. Mais nous essayons de coller au plus près des horaires, et nous restons à l’affût de l’actu.
Comment vous êtes-vous organisés pour maintenir la diffusion et les émissions ?
J : Nous avons demandé aux bénévoles équipés de continuer leurs émissions depuis chez eux. Rien de changé pour ceux-ci. Pour ceux qui sont moins bien équipés, nous avons proposé d’enregistrer avec du matériel de reportage type Zoom ou même avec leur smartphone. Ensuite nous mettons ces sujets dans un univers sonore semblable à celui de la radio, entendu tous les jours, afin de permettre aux auditeurs de garder leurs habitudes. La situation inédite a aussi révélé de nouvelles idées chez certains. De fait la grille évolue de jour en jour selon les apports créés par les bénévoles.
Est-ce que tu dialogues avec les autres radios du territoire ? Les réactions sont-elles globalement les mêmes ?
J : Oui, nous avons eu des échanges entre radios d’ex Champagne-Ardenne, et un peu avec celles du Grand Est. Nous suivons aussi les actus du SNRL (syndicat national des radios libres). Il s’avère que la plupart des radios tournent sur une méthode similaire, et adaptée à la situation. Soit il reste une personne en studio qui concentre le travail des autres et fait des sujets et interviews téléphoniques sur place. Soit tout le monde est chez soi, mais a la possibilité de transmettre les données à distance vers le studio (c’est la solution retenue pour RJR).
Quels échanges as-tu avec les collaborateurs et les structures avec qui tu travailles habituellement ?
J : Les échanges sont inchangés, c’est comme si j’étais à la radio. Toutefois, ce sont les sujets traités à l’antenne qui s’en trouvent bousculés.On a beaucoup parlé d’annulations et de reports les premiers jours. Maintenant, on relaie les initiatives qui permettent au public de s’occuper, de se distraire, de se projeter sur l’après confinement… Pas évident au début, mais là on commence à voir de belles idées émerger.
Est-ce que le lien avec les auditeurs te semble renforcé en cette période particulière ?
J : Oui. Nous le voyons sur les réseaux sociaux. D’ailleurs les réactions sont beaucoup plus rapides actuellement, les gens ont plus de temps pour nous écouter et commenter les sujets abordés.
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