On y est, au bord, à la limite, presque à sauter dans un vertige qu’Ok Choral arrive à faire monter, à donner et a réussi à pousser et c’est bon, réellement bon. C’est très 2017, collant à une époque où le mélange et la touche française s’expriment de mieux en mieux, n’oubliant pas les références mais les reprenant et les modernisant…
Allez soyons honnêtes… Il fait zéro degré derrière les fenêtres. L’hiver arrive trop vite et se retrouver à chroniquer le dernier EP de gens qu’on connait bien un dimanche soir ne me réjouissait pas plus que cela : d’une part parce que je suis les aventures du chanteur depuis 10 ans déjà et qu’on se connait donc plutôt bien ; d’autre part, parce que je n’ai jamais compris le nom de son groupe « OK Choral », bien que je respecte ses membres sur le plan humain et musical.
La Pop et le Rock en français en général sont pour moi une vaste étendue incompréhensible bien compliquée qui va d’Alain Bashung à Dionysos en passant par Josef Salva. C’était donc mal parti… Blang… la console gérant mes retours studio vrombit de son souffle. Clic… et le premier titre « Vertige » de Ok Choral tombe.
Mon dieu… surpris… Il y a de la nappe synthé dès le début, le beat est très moderne et, chose assez rare pour le signaler, la voix est claire et très compréhensible. Le master musique est réussi aussi.
Avec OK Choral, la vague actuelle de la Pop et du Rock est bien là. La basse déroule et on se laisse prendre par le texte et par la mélodie. La voix est plus mûre, plus rocailleuse et les textes sont d’un bon niveau. Ça nous parle. Je sais, je sais, je sais… C’est simple vous me direz de féliciter un groupe local. Et bien non. Surtout quand vous avez la réputation d’être le sniper de la chronique et d’être plutôt pointard dans ses goûts. De plus, toutes les productions locales ne sont pas toutes aussi poussées ! Là, rien à redire, c’est vraiment de super facture. C’est donc une bonne surprise. Ok Choral a grandi, vieillit même dans le bon sens du terme. Dixit l’écoute mais aussi les textes :
« J’ai toujours été sur le fil, j’ai plus le cœur à faire la fête, je rêve de faire bouger les lignes, pour la beauté du geste ». Les protagonistes qui surfaient sur l’éternel adolescence, gueules d’anges à l’appui, ont muri et on a muri avec eux aussi. Le son, le vibe, la modernité est là. On y adhère dès les premières notes. L’artwork est lui aussi super soigné : noir et Blanc, juste titré et souligné « Vertige » au-dessus d’une photo de bâtiment en contre plongée. On y est donc, au bord, à la limite, presque à sauter dans un vertige qu’Ok Choral arrive à faire monter, à donner et a réussi à pousser. C’est bon, réellement bon ! Ce maxi est très 2017, collant à une époque où le mélange et la touche française s’expriment de mieux en mieux, n’oubliant pas les références mais les reprenant et les modernisant pour parler à plusieurs générations, celles qui gardent le perfecto mais changent de coupe de cheveux tous les 10 ans. On vieillit bien donc avec OK Choral qui continue de nous compter leurs angoisses, leurs amours, leurs vies et leurs avis. On en comprend encore plus la substance avec le troisième titre, la version électro acoustique de « Vertige » qui annonce de bon moments scéniques à venir.
Dove M.L.E.H
https://soundcloud.com/okchoral/sets/vertige-maxi-preview/s-NUGdH