Fiche métier : technicien son de studio

Pour mieux connaître le secteur et ses multiples activités, nous avons choisi de mettre en lumière chaque mois un métier ou une fonction des musiques actuelles. Ce mois-ci, nous avons rencontré Alexandre Doizenet qui nous parle de son métier de technicien son de studio.

Prénom / Nom : Alexandre Doizenet
Structure :
Château de Faverolles – studios
Fonction :
Technicien son de studio

 

Peux-tu nous parler de ton parcours professionnel ?

 Alexandre : J’ai découvert le Château de Faverolles pour la première fois en 2002. Nous faisions avec Tournelune un stage, organisé par le Chien à Plumes, au studio. Nous avons enregistré un morceau, sur bande, nous
sommes restés deux jours sur place et ça a été le début de l’aventure. Un an plus tard, nous sommes venus enregistrer notre premier album « le tournedisque », on a posé nos valises au château et elles y sont encore. J’étais
encore étudiant à l’école des beaux arts de Besançon, je préparais mon DNSEP inter-média. Le travail sur le son et sur l’image que je faisais à l’école correspondait aux activités et à la sensibilité de Andy, propriétaire et ingénieur du son du studio. J’ai d’abord commencé par venir régulièrement aux enregistrements en tant que stagiaire puis en 2005 j’ai commencé à travailler avec Andy.

Quel est ton rôle au sein du Château de Faverolles et quels sont tes liens avec les autres métiers ?

A. : Je suis technicien studio. Je travaille principalement sur les prises de son & mixage. J’assure l’accueil des
productions externes qui viennent travailler au studio. Le château de Faverolles étant une petite structure, je fais aussi beaucoup de régie générale et de vie de Château. En parallèle, j’anime régulièrement des ateliers, PAG
Image & Son avec des scolaires.

Es-tu en contact avec du public ?

A. : J’ai affaire à pas mal de public, de tout âge et très varié. Entre les concerts que l’on fait avec tournelune et particulièrement autour du Track-tour (9° édition cette année), entre mes interventions en classe (avec des primaires 6 – 11 ans) et mon travail au studio où on reçoit beaucoup de monde, je suis très souvent en contact avec du public. C’est d’ailleurs la base de mon travail : la rencontre, l’échange et l’avancement en commun du projet. L’aspect technique proprement dit ne représente pas la plus grande partie du métier. J’aime la technique quand elle est utilisée pour le bien du projet. Je ne suis pas en plus un grand passionné de technologie en tant que tel. Mon rôle, comme technicien du son, c’est de bien comprendre les envies des musiciens, essayer de bien cerner les attentes, et de
tout faire pour se mettre au service du projet musical. J’ai eu la chance de croiser et de travailler avec des musiciens, des acteurs, des auteurs talentueux et professionnels. Toutes ces rencontres m’ont permis d’avancer
encore plus rapidement et de croiser les regards, les techniques et les approches de la « matière artistique ». Des musiciens comme Grégoire Simon, Thomas Pitiot, Dave Crow & Andy Balcon, Hasse Poulsen, Patricia
Dallio m’ont vraiment aidé à progresser dans tous les domaines. La plupart du temps, se sont les artistes qui se prennent le moins au sérieux et qui illuminent le plus par leur talent. « par les fêlés passe la lumière » dit le
poète Fabien Peter. Des sessions de studios avec des groupes comme Juja Lula, La Goutte, Tournelune, Casius Belli, Lorenzo Sanchez restent pour moi des sessions où la qualité de l’échange humain est si bon qu’il se ressent ensuite sur la galette.

Quelles difficultés as-tu identifié dans le cadre des tes fonctions ?

A. : Je me sens vraiment privilégié de faire ce beau métier, dans un lieu aussi incroyable que le château de Faverolles. Pour moi, c’est toujours avec un très grand plaisir que je me lance dans une session d’enregistrement, de mixage. Alors oui, bien sur, les temps sont durs comme on dit, mais tout de même, on est des gros veinards d’être là où on est, aujourd’hui et de faire ce qu’on aime faire. Pour demain, on verra bien. En tout cas, l’idée est de pouvoir mettre de côté les difficultés pour ne renvoyer que « du positif ».

Qu’est ce que tu apprécies le plus dans ton travail au quotidien ?

A. : Une session d’enregistrement est un moment très important pour un musicien, pour un groupe. Souvent c’est une longue préparation, un investissement personnel éprouvant et un investissement financier assez lourd. J’essaie toujours au maximum, de mettre les gens en confiance, d’être calme et à l’écoute, d’apporter des réponses techniques appropriées, de toujours aller dans le sens du projet. Quand un musicien, un chanteur vient se livrer au micro, il est « à nu » en quelque sorte. C’est un moment pudique intense qui demande de la concentration et du respect mutuel, de chaque côté de la vitre, de chaque côté du micro. Et même si quelques fois, la musique que j’enregistre n’est pas tout à fait à mon goût ou de ma sensibilité, je me dois de rester toujours au service du projet musical. Une session réussie est pour moi une session où on a tous eu le sentiment d’avoir travaillé dans le même sens, d’avoir su mettre ses énergies aux bons et aux mêmes moments. Ca implique aussi pour moi, d’adapter mes horaires de travail aux horaires où le groupe se sent le mieux. Ce fût par exemple le cas pour la session avec Heymoonshaker : Prises de son à partir de 16h et jusqu’à 7h le lendemain. Et ce fût une très belle session.

Quelles sont tes perspectives d’évolutions ?

 A. : Je m’aperçois que je ne m’étais jamais posé la question, en tout cas, en ces termes. Je fonctionne par projet. Je termine en ce moment un atelier audio-visuel image animée. La 9° édition du Track-tour est en pleine préparation du 20 juin au 20 juillet. On accueille en aout au château de Faverolles des ateliers de créations en co-production avec la maison Laurentine. « L’art ? C’est ce qui rend la vie plus intéressante que l’art » disait Robert Filliou. J’ai toujours suivi cette idée.

Posts created 359

Articles similaires

Commencez à saisir votre recherche ci-dessus et pressez Entrée pour rechercher. ESC pour annuler.