C’est en cette fin de période estivale, alors encore grisés par nos souvenirs de vacances ou simplement l’euphorie si caractéristique de cette saison, que « Le Futur Facile » décide de sortir son premier EP. Cyniquement appelé « Amour », il vient nous rappeler à grand renfort de boîtes à rythmes statiques et de sonorités glaciales que les jours raccourcissent et que le froid commence à se faire ressentir.
Éric et Eisbaër forment tout deux ce duo dark wave/post punk rémois qui s’inscrit dans la pure tradition du genre qui a connu ses heures de gloire dans les années 80. Les compositions sont très minimalistes, les rythmiques marquées et les synthés volontairement agressifs. Mais il y a aussi une tendance « nouvelle vague » remise au goût du jour par des labels tel que Born Bad ou Teenage Menopause qui produisent des groupes faisant la part belle aux
delays abusifs sur les voix et aux paroles synthétiques et cinglantes.
Car oui, les textes de « Le Futur Facile » sont sans détour. Les mots sont rares certes, mais ils sont tous lourds de sens et viennent participer à l’ambiance désabusée du titre. On trouve des morceaux aux rythmes frénétiques comme « Amour » titre éponyme, qui ouvre le bal ou encore « insomnie » et « Le Futur Facile », mais
également des « ballades funèbres » aux tempos lancinants, enclins à une pesanteur délibérément malsaine comme « J’ai peur » ou le sobrement intitulé « J’ai tué ton chien ».
Autres composantes notables, c’est déjà ce son de basse « flangerisé » évoquant forcément les ambiances de l’album « pornography » des Cure ; ou encore cette légère touche « noisy » qui vient parfois briser la linéarité des mélodies.
C’est donc un premier essai concluant dans le style, une base solide qui est en phase avec les codes et l’esprit du
genre. Mais justement, c’est là qu’est le léger bémol, il manque la toute petite touche singulière qui peut faire de « Le Futur Facile » un groupe pouvant se démarquer sur la scène post punk. Peut-être des thématiques abordées plus ciblées leurs permettront d’imposer un style qui sera complétement le leur.
En tout cas nous avons hâte de connaitre la suite, et voir quelle évolution ils nous réservent pour le « Futur ».
Clément