Reims Jazz Festivlal – 20ème édition

Le Reims Jazz Festival se déroulera du 14 au 23 novembre 2013 pour sa vingtième édition. Il n’en fallait pas moins pour susciter chez nous l’envie de revenir avec Francis Le Bras, l’un de ses créateurs, sur l’histoire d’un festival qui continue, année après année, de faire swinger la cité des papes.

Est-ce que l’on peut revenir ensemble sur la naissance du festival ?

Francis Le Bras : Il est né d’une idée un peu folle de musiciens et de fans de jazz qui trouvaient qu’il manquait des rendez-vous jazz à Reims. Nous avons repris le nom du Reims Jazz Festival qui était mort depuis dix ou quinze ans peut être. Nous avons fait un premier rendez-vous à la MJC verrerie avec le centre culturel du Crous. C’était un premier essai avec très peu de moyens, des musiciens régionaux, quelques lieux épars dans la ville. C’était au mois de mai. Nous avons fait ainsi deux éditions aventureuses avec que des bénévoles, aucun professionnel et des moyens de fortune. C’est quand les tutelles et surtout les mécènes ont commencé à s’intéresser au festival qu’il a vraiment décollé. On était dans les premiers à s’intéresser au mélange de financements publics et privés en intégrant du mécénat dans un festival. Lors de cette troisième édition, nous avons eu nos premières émotions fortes et nous avons pu faire venir le public chez Pommery notamment.

Quels sont les moments forts que tu retiens de ces 20 années ?

FLB : Il y a plein de moments forts. S’il fallait n’en retenir qu’un, je crois que ce serait le premier concert que nous avons fait dans le cellier Pommery que l’on abandonne d’ailleurs cette année. C’est un cellier immense que l’on occupait pour la première fois avec une acoustique désastreuse. Nous avons réussi à mettre 2000 m² de pendrillons et 500 m² de moquettes pour mater le son. Je me souviendrais toujours de l’arrivée de Abbey Lincoln, une immense chanteuse depuis disparue, et des premières notes qui ont raisonné. Non seulement le son était bon, mais sa voix était sublime, la chanson était une vraie merveille et l’orchestre était terrible. Tout était au
rendez-vous ! Je me demande même si je n’ai pas versé une petite larme… C’était magique ! Et il y a eu plusieurs moments comme ça. Ce ne sont pas forcément des moments musicaux. Déjà lorsque les bénévoles arrivent, c’est un moment fort. La première balance dans chaque lieu est aussi très importante. Quand les premières notes retentissent, on se dit que la machine est lancée.

Est-ce que vous avez composé cette 20ème édition comme un anniversaire ?

FLB : Nous ne l’avons pas pensé comme un moment révolutionnaire ou comme un évènement en soi. C’est vraiment l’édition de la continuité. Comme d’autres, le festival a été en grande difficulté avec des problèmes financiers aigus. Il y a deux ans déjà, nous avons dû trouver un nouveau départ en choisissant d’inviter moins de têtes d’affiches et de musiciens américains. Nous nous sommes recentrés sur nos fondamentaux : la défense du jazz français, européens et des groupes régionaux. Dans la continuité, cette vingtième édition est parrainée par Olivier Sens. C’est un immense musicien, compositeur et créateur aussi d’un logiciel. Il dépasse donc le cadre du jazz pour toucher aux musiques électroniques. Il proposera une création en trio lors de la dernière soirée du festival. C’est un moment que l’on attend avec impatience. Il y aura également avec lui des master class et une résidence de création. C’est fondamental pour nous de mettre en lumière, plus qu’un anniversaire, un musicien et son œuvre. Olivier Sens est à un moment important de sa carrière qui correspond au festival.

Retrouvez toute la programmation du 20ème Reims
Jazz Festival sur www.djaz51.com/rjf/‎

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