Pour mieux connaître le secteur et ses multiples activités, nous avons choisi de mettre en lumière chaque mois un métier ou une fonction des musiques actuelles. Ce mois-ci, c’est Anne-Laure Prunier qui vient de rejoindre l’équipe du Polca en tant que coordinatrice pour la prévention des risques auditifs qui passe devant l’objectif.
Prénom / Nom : Anne-laure Prunier
Age : 36 ans
Structure : Polca
Fonction : Coordinatrice pour la prévention des risques auditifs
Peux-tu nous parler de ton parcours professionnel ?
Anne-Laure : J’ai commencé par faire des études scientifiques en biologie, jusqu’au doctorat. J’ai ensuite été chercheuse en laboratoire pendant 7 ans, d’abord aux USA puis à l’Institut Pasteur de Paris. La précarité et le peu de reconnaissance des chercheurs en France m’ont poussée à me remettre en question et à envisager une reconversion professionnelle. Après un bilan de compétences, j’ai décidé de m’orienter vers la médiation scientifique, c’est-à-dire l’art de faire le lien entre la société et le monde de la recherche et des sciences en
général. J’ai suivi une formation au CNAM et j’ai obtenu en 2013 une Licence Pro « Chargée de projets culture scientifique ». Dans le cadre de cette formation, j’ai travaillé comme stagiaire puis comme employée pour le
Centre de Culture Scientifique Technique et Industrielle de la Région Champagne-Ardenne, Accustica. Une de mes missions là-bas a été de participer au montage d’un partenariat avec le Polca autour de la prévention des risques
auditifs. Pour moi c’était un sujet hyper motivant: je suis depuis longtemps amatrice de musiques actuelles. Lorsque j’étais étudiante à Reims, j’étais bénévole dans des associations organisatrices de concerts comme Azimut
Projections et les Pirates de l’Art et j’ai encore beaucoup de contacts dans le milieu. Dans le cadre de ce projet, j’ai aidé à lancer le plan de prévention des risques auditifs porté par le Polca. A l’issue de mon contrat avec Accustica, le réseau a décidé de m’embaucher comme coordinatrice pour assurer la continuité du plan et amplifier la prévention à grande échelle sur toute la Champagne-Ardenne aussi bien pour les publics que pour les musiciens et techniciens.
Quel est ton rôle au sein du Polca et quels sont tes liens avec les autres métiers ?
A-L : J’assure la coordination pour tout ce qui touche à la prévention. Je gère le matériel que nous fournissons gratuitement à nos adhérents organisateurs de concerts (bouchons, affiches et flyers) ou que nous prêtons (casques de protection pour enfants et matériel d’exposition ou d’animation sur le sujet). Je réponds aux sollicitations de nos partenaires ou des animateurs et enseignants qui souhaitent travailler sur le sujet. Je les conseille sur la meilleure manière d’aborder le sujet en fonction du public visé (enfants, ados, jeunes adultes). J’interviens dans les médias locaux sur les risques auditifs en général et je fais la promotion de nos outils pédagogiques auprès des professionnels. J’organise des formations pour les enseignants, le personnel scolaire ou encore les professionnels des musiques actuelles. Je recherche des partenariats, j’évalue et je rends compte des actions menées à nos sponsors. Enfin, je travaille actuellement sur un gros projet de création de spectacle pédagogique à destination des collégiens et lycéens en région, en lien avec l’ensemble des acteurs du réseau Polca.
Es-tu en contact avec du public ?
A-L : Oui, assez régulièrement. Je réalise certaines animations à destination d’enfants ou d’adolescents, et je tiens des stands dans des festivals. Je présente aussi les outils de prévention dont nous disposons dans des formations professionnelles. Enfin, je suis présente pendant les séances de concerts pédagogiques que nous organisons en région. J’y présente nos actions et j’échange avec les élèves et les enseignants à l’issue des représentations.
Quelles difficultés as-tu identifiées dans le cadre des tes fonctions ?
A-L : Pour réaliser une action efficace dans ce domaine, il faut absolument trouver des façons innovantes de parler au public des risques auditifs. Il est aussi important de ne pas diaboliser le secteur et de mettre en avant le plaisir de la musique amplifiée, dans sa pratique et son écoute raisonnée. Le discours doit être adapté à la situation et au public (musiciens, scolaires, grand public, enfants ou plus grands, festival, concert pédagogique…). Pour l’instant j’apprends sur le tas, il n’y a pas vraiment de recette miracle !
Qu’est ce que tu apprécies le plus dans ton travail au quotidien ?
A-L : C’est assez incroyable et nouveau pour moi cette possibilité de travailler dans un domaine qui était jusqu’ici resté un loisir. J’apprécie énormément le regard bienveillant que mes interlocuteurs portent sur les actions que je mène, et le fait de participer à une œuvre de salubrité publique est une véritable satisfaction ! Enfin, la diversité des missions qui me sont confiées font que je n’ai vraiment pas le temps de m’ennuyer.
Quelles sont tes perspectives d’évolutions ?
A-L : Pour l’instant je suis en CDD à temps partiel. A charge pour moi de développer le projet et de dénicher des partenaires solides pour pérenniser mon poste : j’y travaille. C’est une aventure à suivre donc !