Figure incontournable du tissu culturel rémois, l’association Velours aborde une nouvelle page de son histoire suite au départ d’Arnaud Bassery, l’un de ses membres fondateurs. Nous avons demandé à Thibaud Rolland, directeur de la structure, ce que ce changement impliquait.
Peux-tu nous rappeler le contexte dans lequel a été créé l’association Velours ?
Thibaud Rolland : L’association Velours a été créée en aout 2009 autour du groupe de musique rémois Meltin’,
déjà adepte des mélanges des esthétiques, dont je faisais partie (saxophone) ainsi qu’Arnaud Bassery (batterie) à l’époque. Le départ d’Arnaud du groupe Meltin’ fin 2009 pour être remplacé par Odilon Horman, aujourd’hui Black Bones ou encore OuïFi, coïncide avec un développement plus territorial de l’activité de l’association, grâce notamment du fait du prix Envie d’Agir qui m’a permis de bien penser le projet associatif dès le départ. Trois axes de développement ont alors été définis : l’organisation d’événements culturels autour des musiques groove et actuelles (hiphop, électro, reggae, jazz…), l’accompagnement des jeunes compétences locales artistiques et techniques (musiciens, photographes, vidéastes, technicien son…) et les actions culturelles auprès de publics dits « empêchés».
Ainsi, entre 2010 et 2012, Velours s’est concentrée sur le développement du groupe Meltin’, la sortie de notre album et toute la promo liée, puis l’accompagnement administratif du groupe This is not Hollywood. Également les premiers concerts organisés par l’association : Raashan Ahmad (2010), la release party de Meltin’ (2010), la release party de This is not Hollywood (2011), la venue historique de Groundation (2011), les fêtes de la musique et 14 juillet au Gin Pamp et au Cochon à Plumes, le Cabaret B-Boy (2011), les premières Noces Félines en 2012 ainsi que les actions culturelles au CRM-IMC Val de Murigny ou à la maison de retraite de Montchenot par exemple. Et bien sur la constitution et l’animation de la première équipe de bénévoles et le retour d’Arnaud au sein de l’association à partir de début 2012, moment où le comité de pilotage du Reims Hip Hop Festival nous a proposé de reprendre le projet pour 2013. Voilà dans les grandes lignes le contexte des débuts de l’association.
C’est une sacrée page qui se tourne, aussi bien sur le plan du projet associatif que sur le plan personnel.
Comment ça se gère ?
T : Une page se tourne en effet mais surtout sur le plan personnel ! Sur le plan associatif, c’est au contraire une clarification de l’activité de l’association devenue presque tentaculaire au fur et à mesure des années. De fait, rien ne change concrètement, nous ne modifions pas le projet, au contraire, nous conservons : les événements culturels installés (Boom Bap, les Noces Félines) et nous continuons d’en développer d’autres (Brunch session, Appart session mais aussi des concerts beaucoup plus régulièrement et parfois de plus grande jauge), des actions culturelles avec différents publics (lycéens et collégiens en décrochage scolaire, jeunes adultes en difficulté…), des conseils et coups de pouces à certains artistes (comme par exemple récemment la date au Badaboum pour le NovaMixClub que j’ai proposé à Puzupuzu), des prestations musicales, techniques ou artistiques auprès d’entreprises et notre implication dans différents réseaux (Musiques actuelles, éducation populaire et culturels). Bref, une implication territoriale importante qui poursuit son développement à Reims mais aussi hors du bassin rémois, dans la Marne et en grande région. Donc ça se gère plutôt bien !
Qu’est-ce que le départ d’Arnaud implique comme changement ?
T : Moins de barbe sur les photos ! (Rire) Non sérieusement, c’est surtout l’embauche d’une nouvelle salariée, Bénédicte Didier (ici en photo), qui nous vient de Poitiers et dont le profil polyvalent correspondait parfaitement à cette création de poste Partenariats / Actions culturelles et Communication. Une arrivée également synonyme d’un « coup de frais » aussi bien en interne qu’en externe. Cela me permet également, de par ma position de directeur, d’accroitre aussi une vision complète et globale sur ce qui est dit, fait et engagé par l’association ce qui est parfois compliqué lorsqu’on co-dirige et que les projets sont nombreux !
Quel est le premier bilan de l’édition 2017 des Noces Félines ?
T : Honnêtement il est excellent, c’était la plus belle édition depuis 2012, notamment sur le plan de la fréquentation et du budget : complet sur les deux jours et un public assoiffé particulièrement cool sur cette édition. C’était aussi, pour chacune des soirées et notamment celle du samedi, Frénésie Tropicale avec Vaudou Game, Africaine 808 et Sheitan Brothers, encore une réussite sur le plan artistique et scénographique avec les lasers de Minuit Une. Ce lieu, lorsqu’il est décoré, prend vraiment une toute autre allure. A chaque édition je suis presque ému lorsque je me pose deux secondes et que je regarde autour de moi. Et puis, plus on avance sur le plan de l’organisation interne, plus les événements sont rodés avec les bénévoles, les détails à régler… Tout comme le rangement éclair façon
fourmilière en 3 heures dans la nuit de samedi à dimanche ! Après l’événement, on a même eu un peu l’impression d’être à la maison… mais au Palais du Tau.
Quels sont les projets de Velours pour 2017 ?
T : Ils sont nombreux ! Suite aux Noces Félines, on a accueilli Deluxe à la Cartonnerie et franchement c’était une superbe soirée. Rarement j’ai vu les rémois aussi bouillants dans la grande salle de la cartonnerie. Là, nous préparons la venue d’Andy Shauf au cryptoportique le 16 juin. On fait aussi un peu de prestations de vente d’artistes pour la Villa Collet à Aÿ en y plaçant différents artistes régionaux comme Alice Drissi, Olivier Vaillant, Renaud
Collet, Lorenzo Sanchez, Rattlesnake Joe… ou pour une soirée Veuve Cliquot par exemple.
En parallèle, on organise, avec différents partenaires, des actions culturelles plutôt autour du street art, du mobilier urbain en palette, de la photo… notamment avec l’Ecole de la deuxième chance. La grosse actualité étant bien
sur la Block Party (off du Boom Bap Festival) qui aura lieu le dimanche 10 septembre 2017 place du forum où l’on attend environ 5 à 6000 spectateurs sur la journée. On y invite de nombreux artistes nationaux ou locaux et des associations rémoises : beatbox, rap français, hip-hop/jazz, battle de danse, cellograff, créations street art sur bloc de béton, concours de Street Photo, line contest de Skate, Foot Freestyle, démonstrations de parkour, de streetgolf, des Bike Show des ateliers bombes à graines et graffiti végétal… Les noms des « têtes d’affiche » musique et street art seront dévoilés mi-juin.
A la rentrée, probablement de nouvelles Noces Félines, probablement un Millésium à Epernay autour de l’Age d’Or du rap français, le rappeur belge Damso en concert à la Cartonerie avec qui nous sommes en partenariat sur ce projet, un concert Velours pendant le Nancy Jazz Pulsations… bref on ne s’arrête pas, l’idée étant encore et toujours de contribuer à la dynamique culturelle de la ville et sa région et de continuer à étonner le public !